Dans l’archipel des Comores, deux anciens présidents comoriens sont soupçonnés d’avoir détourné des millions de dollars dans l’affaire dite de « la citoyenneté économique » : un programme destiné à financer le développement de l’archipel. Une commission parlementaire a remis mercredi 11 avril au président Azali Assoumani, son rapport d’enquête accusant les anciens présidents Sambi et Ikililou de fraude et préconise une l’ouverture de poursuites judiciaires à leur encontre.
Le rapport parlementaire sur la citoyenneté économique, attendu depuis décembre dernier est enfin sorti officiellement. Il mentionne 971 millions de dollars de recettes jamais arrivés dans les caisses de l’Etat. S’il interroge le rôle joué par la société belge Semlex qui édite les passeports, le rapport pointe surtout la responsabilité des deux prédécesseurs du président Azali.
En 2008, l’ex-président Sambi avait lancé un programme destiné à donner la citoyenneté comorienne à des populations apatrides du Koweït et des Emirats arabes unis contre des investissements des deux pays. L’accord initial portait sur 4 000 familles pour 200 millions de dollars d’investissements.
La commission parlementaire chargée de l’enquête fait finalement état de près de 48 000 passeports émis dans ce cadre avec une gratification à la signature de l’accord de 105 millions de dollars pour l’ex-président Sambi.
Le chef de l’Etat actuel a déclaré jeudi que la vérité dans cette affaire servira de leçon aux gouvernants passés et à venir. Néanmoins des passeports ont continué à être vendus depuis son élection en 2016.
Rfi