L’un des exercices auquel se sont intéressés et attelés les participants à la troisième édition des Ateliers de la pensée (30 octobre-2 novembre), c’est de comprendre les « multiples vulnérabilités » dont « beaucoup de groupes humains » font l’expérience, a expliqué l’économiste Felwine Sarr, initiateur du forum avec le politiste camerounais Achille Mbembe.
Il s’agissait, a-t-il dit, de « les analyser, voir de quoi elles procèdent, quels sont les mécanismes qui les font advenir, mais également réfléchir aux pratiques de réhabilitation, de soin, de reconstruction, de réparation ».
Pour lui, « ce sont des termes à interroger bien sûr. Ils sont initiés par des sujets et des groupes humains dans le concret de leur vie. C’était absolument important pour nous aussi d’avoir une thématique qui touche au vécu des gens et qui a un rapport avec l’expérience des individus, des sujets et des groupes ».
« Il semble être une réalité, au Sud, au Nord, dans beaucoup d’endroits du monde, que beaucoup de groupes humains font l’expérience de multiples vulnérabilités. Celles-ci sont plurielles », a relevé Felwine Sarr, précisant que ces vulnérabilités « sont d’ordre économique, liées à des questions de sécurité, juridiques, symboliques, psychologiques, écologiques, spirituelles ».
Il a ajouté : « L’insécurité humaine, l’indigence économique, la précarité alimentaire, les défis écologiques, les crises du politique et de la mutualité, les crises du symbolique sont certaines de leurs expressions. Elles sont souvent intersectionnelles et se renforcent mutuellement ».
« Ces vulnérabilités, on le sait, fragilisent l’existence et entravent le bien-être des individus et des communautés vulnérabilisées. Elles portent atteinte à leur dignité, compromettent l’épanouissement et rendent difficile la réalisation d’une aspiration légitime à une vie sûre, saine et digne », poursuit l’économiste sénégalais.
Au-delà de l’analyse de ces situations de détresse et de vulnérabilité, « il nous a semblé important, durant les Ateliers, de plutôt réfléchir sur les pratiques de dévulnérabilisation », a par ailleurs dit l’économiste sénégalais, ajoutant : « Pour nous, il s’agit pour l’essentiel de réfléchir à la gamme d’actions entreprises par les sujets individuels et collectifs qui, déjà, entreprennent des actions pour réactiver et relancer des potentiels de vie, tout en générant des ressources matérielles et symboliques qui sont nécessaires à la reproduction sociale. »
aps.sn
Tout cela pour ne rien dire? Un exercice de Sophistry?