Le Leader de la ‘‘Génération consciente’’ a quitté Nouakchott le cœur gros : il laisse derrière lui plus de 4 millions Cfa et des fans déçus.
Les fans de Pape Diouf à Nouakchott sont restés sur leur faim. Ils n’ont pas pu danser le morceau « Malao », tant attendu. Le leader de la “Génération consciente’’ n’oubliera pas de sitôt sa virée en Mauritanie. Devant se produire en soirée de gala et en concert, les 8 et 9 avril dernier, à Nouakchott, Pape Diouf a fait face à des déconvenues de la part de ses promoteurs mauritaniens. Sur un contrat global de 5,5 millions Cfa, il n’a reçu qu’un petit million. Le promoteur des spectacles, Amadou Ba, directeur d’AM Production, explique ce manquement par le fiasco de la première soirée (le gala) et l’absence de sponsors.
M. Ba a reconnu qu’il faisait face à des difficultés financières pour honorer ses engagements vis-à-vis du chanteur Pape Diouf et de son orchestre. « Nous avons loué la salle à plus de 5 millions F Cfa, mais nous n’avons eu comme recettes que 4 millions », a indiqué le directeur d’Am Production pour expliquer l’échec de la soirée de gala.
Autre aléa : le ministre mauritanien de la Culture et de l’Artisanat, Mme Hindou Mint Hainina, qui avait promis d’accompagner l’évènement, a été limogé (remaniement ministériel oblige) juste une semaine avant le spectacle.
M. Ba dit s’être rapproché de l’artiste et de son manager pour expliquer la situation et tenter de trouver un compromis. Le contrat qui le lie à Pape Diouf stipulait en effet que le reliquat devait être payé avant que le musicien ne joue la deuxième soirée, le 9 avril au stade. « Malgré cette situation, j’ai quand même versé un million Cfa au manager Laye Diouf”, a expliqué M Ba. Seulement, après avoir reçu l’acompte, l’artiste a refusé d’aller au spectacle, exigeant le versement de l’intégralité du reliquat, c’est-à-dire 4,5 millions”. «Ce n’était pas de ma faute ; ce qui était normal, c’était de régler le reliquat avant de quitter Dakar. Nous sommes confrontés ici à de sérieux problèmes d’hébergement et consorts », peste Pape Diouf, visiblement agacé par la situation. « Avant de monter sur scène, le promoteur devait me donner mon reliquat ; sinon on ne peut pas jouer. Nous sommes venus ici avec 30 personnes que je dois payer », insiste Pape Diouf.
D’après le chanteur, le promoteur avait la possibilité de verser le reliquat puisque “le stade était plein à craquer. Même la sécurité n’arrivait pas à maintenir le public”.
Ce litige a perturbé la prestation de Pape Diouf. Jusqu’à une heure du matin, l’artiste ne s’est pas présenté au stade de Nouakchott. Le lead vocal de la “Génération consciente” a toutefois regretté cet incident. «J’ai des pincements au cœur parce que le morceau « Malao » a fait des ravages à Nouakchott. Je voulais faire plaisir à mes fans, surtout aux enfants », souligne-t-il, avant de promettre aux fans un autre spectacle sans préciser la date. «Je vais faire un spectacle à Nouakchott pour satisfaire mes fans. S’ils ne sont pas satisfaits, c’est la faute du promoteur qui n’a pas respecté ses engagements », martèle-t-il. Toutefois, Pape Diouf écarte toute procédure judiciaire à l’encontre du promoteur. «Entre nous et les Mauritaniens, c’est la fraternité. Je ne vais pas porter plainte, mes fans sont plus importants que tout. D’ailleurs, je leur offre tout le reliquat », a indiqué le chanteur.
Le regret est partagé par les deux camps. « J’ai tout fait pour rendre possible ce spectacle. J’ai même contracté des dettes (il exhibe un document mentionnant un prêt d’un million de F Cfa). Nous allons organiser un autre concert gratuit pour ce public au stade de Nouakchott pour nous racheter», a promis Amadou Ba.
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