La présidence de la République a acheté un lot important de la Charte de la bonne gouvernance issue des Assises nationales. Pourquoi ? Quel usage le chef de l’Etat veut en faire ? Veut-il s’en inspirer ? A qui ces chartes sont destinées ? Amadou Moctar Mbow, président des assises nationales et membre du comité de suivi, qui a donné hier, mardi 25 mai, l’information, au cours d’une conférence de presse, n’a pas pu répondre à ces interrogations. Le Président des Assises nationales a organisé ce face-à-face avec les journalistes pour faire le point sur l’évolution de la situation un an après la signature de la Charte par les différentes parties impliquées (partis politiques et organisations de la société civile).
Le professeur Amadou Moctar Mbow, président des assises nationales a révélé que la présidence de la République a acheté un lot très important de la charte de la bonne gouvernance issue des Assises nationales à des fins et pour des destinataires qu’il ignore. Il l’a déclaré hier, mardi 25 mai au cours d’une conférence de presse tenue à la direction des Assises nationales sise à Point E. L’objectif de cette rencontre était d’informer les citoyens sénégalais sur l’évaluation de la situation au sein des Assises nationales durant ces douze mois qui viennent de s’écouler.
En effet, renseigne le professeur Amadou Moctar Mbow, le comité de suivi des conclusions des Assises nationales a finalisé le rapport général et le rapport particulier sur la Casamance. En ce qui concerne le Rapport général, il fera savoir que ce rapport qui est sur le point d’être publié établit le bilan des cinquante années d’indépendance du pays et trace les perspectives d’une refondation de la nation conformément aux engagements pris dans la charte de gouvernance démocratique.
S’agissant du rapport sur la Casamance qui est en phase de finalisation, le Professeur Amadou Moctar Mbow soutient que son élaboration résulte de l’importance de la question pour tout le pays et des vœux exprimés à l’occasion des consultations populaires faites à Ziguinchor, Bignona et Oussouye. Dans ce rapport, il affirme que les signataires de la Charte de bonne gouvernance ont essayé de voir l’ensemble des questions liées à la crise casamançaise pour proposer des solutions. Sur ce point, il n’a pas manqué de préciser que tant que la crise casamançaise n’est pas résolue, le Sénégal ne pourra jamais se développer. Amadou Moctar Mbow de déclarer : « nous ne comprenons pas pourquoi depuis l’indépendance le Sénégal et la Gambie ne parviennent pas à s’entendre. Selon lui, pour un règlement définitif de la crise casamançaise, le Sénégal n’a pas besoin d’avoir un contentieux avec les pays limitrophes et nos voisins.
Amadou Moctar Mbow a aussi fait part de la traduction en langues étrangères et en langues nationales (Sérer, Mandingue, Ballante, Wolof, Pulaar, etc.).
Aussi, informe-t-il de l’élaboration d’une nouvelle constitution qui entraînerait la séparation des pouvoirs, la diminution des pouvoirs du Chef de l’Etat, l’instauration d’un régime parlementaire, d’une Cour de justice, etc., et qui va régler les questions politiques, créer les mécanismes de contrôle, de responsabilité, etc.
Pour ce qui est de la débâcle du régime Sopi lors des dernières élections législatives de Mars 2009, le professeur Mbow avoue que les conclusions des Assises nationales en ont joué un grand rôle.
S’agissant du changement sur tous les plans de notre pays, Amadou Moctar Mbow estime que cela ne peut se faire qu’avec l’application des conclusions des Assises nationales. Il en appelle cependant à l’appropriation par les populations de ces conclusions.
sudonline.sn