Poursuivi pour cinq chefs d’accusation à savoir blessures involontaires, conduite en état d’ébriété sans permis de conduire, délit de fuite, filouterie et Cbv volontaire, Khalifa Niass a été déclaré coupable et condamné à trois mois d’emprisonnement dont un mois ferme. Il a comparu, hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. En plus de sa condamnation, il devra allouer la somme de 50 mille Fcfa au trésor public puisque les parties civiles n’ont rien réclamé.
Khalifa Niass un jeune habitant Ouest Foire a comparu, hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour répondre des faits qui lui sont reprochés. Il est poursuivi pour délit de fuite après avoir heurté un enfant sur le chemin de l’école, de filouterie pour n’avoir pas payé la course d’un taxi, coups et blessures volontaires, conduite en état d’ébriété sans permis de conduire, etc. Le jour des faits, qui se sont passés au début du mois de janvier, vers 7 h 30, Khalifa Niass a pris le véhicule d’un certain Momar Ndiaye. Une voiture 4X4 automatique. En cours de route, il a heurté un jeune élève qui se dirigeait tout droit à son école. Au lieu de s’arrêter pour s’enquérir de la situation, il continue sa course. Nous sommes en face de la station Shell de Nord Foire.
Le même matin, un taximan du nom de Mor Dieng le prend à Nord Foire direction Ouest Foire moyennant cinq mille Fcfa le trajet. Mais arrivé à destination, il refuse de payer le chauffeur. Et le met en rapport avec Momar Ndiaye, un beau frère à lui. Ce dernier accepte la proposition. Mais ordonne au chauffeur de le suivre à la Cbao pour payer l’argent. Le chauffeur refuse d’obtempérer un instant avant d’accepter la proposition. Il les suit à la Cbao. C’est sur ces traces, que M. Niass tombe sur les policiers à qui on avait signaler l’incident qui vient de se dérouler. Il est arrêté et soumis au feu roulant des questions des enquêteurs. Ces derniers relèvent dans le procès-verbal un état d’ébriété avancée et tous les autres chefs d’accusation. Après son garde-à-vue, il est transféré au parquet.
Devant la barre, le mis en cause a nié catégoriquement les faits qui lui sont reprochés. ‘Je n’ai pas bu ce jour-là et je ne bois même pas. Je n’ai pas heurté cet enfant dont il s’agit. C’est mon rétroviseur sûrement qui a pu s’accrocher à son sac. Et je ne me suis pas rendu compte’, se défend Niass avec un ton rassurant pour le délit de fuite. Quant au délit de conduite sans permis, il ne manque non plus d’argument. ‘J’ai un permis depuis 1994 qui est arrivé à échéance en 2004. Mais j’ai eu un autre qui a été perdu peu avant cet incident qui vaut ma présence devant la juridiction de votre tribunal et dont j’ai un certificat de perte’, ajoute-t-il.
Dans un français approximatif, il escamotera un à un les pièges du président du tribunal en restant sur sa position. Le témoin Momar Ndiaye, le propriétaire de la voiture en question, appelé à la barre, a essayé tant bien que mal de disculper son ami et beau frère. Mais il s’est pris dans son propre piège quand il affirme : ‘Le véhicule ne fonctionne qu’avec empreinte digitale. Car c’est un véhicule qui vient des Usa’. Ces propos sont réfutés par le mis en cause. Quant à la partie civile, représentée par sa maman, elle suspend toute poursuite judiciaire et ne réclame ni intérêt ni dommage au prévenu.
Les conseils de la défense, Mes Sidy Kanouté et Aly Sarr, ont plaidé pour relaxe de leur client car, les faits qui lui sont reprochés ne ‘tiennent pas la route’. Me Sarr va plus loin en affirmant ne pas comprendre l’acharnement du procureur envers son client. Ce qui met ce dernier dans une colère indescriptible au point de quitter l’audience. Le procureur avait requis une peine d’emprisonnement de six mois dont quarante-cinq jours ferme. Le mis en cause a finalement été condamné à trois mois dont un ferme.
INCIDENT D’AUDIENCE AU TRIBUNAL : Le procureur boude et quitte la salle
A la reprise du débat d’audience, le président du tribunal a présenté tout d’abord ses excuses. ‘Nous nous excusons pour ces quelques moments d’interruption du débat’, a-t-il signalé à l’endroit de l’assistance. Mais le fait marquant de ce procès est que le président du tribunal, Me El Malick Dembélé, et le procureur de la République, Me Cheikh Dieng, n’ont pas été sur la même longueur d’ondes. Comme en témoigne cet échange de propos entre les deux hommes au moment de poser des questions au prévenu. Le président du tribunal de dire au procureur : ‘Poser des questions et uniquement des questions et au mis en cause de répondre’.
Mais c’était sans compter avec la réponse du procureur : ‘Je suis en train de poser des questions et laissez-moi continuer’. C’est pourquoi, quand Me Aly Sarr a dit : ‘Je ne comprends pas l’acharnement du procureur envers mon client’, Me Cheikh Dieng devient furieux et se met hors de lui-même en voulant répondre à cette interpellation. Le président du tribunal tempère en lui soutenant : ‘Je gère le débat, il n’y aura pas d’incident’.Mais le procureur n’a voulu rien entendre. Dépassé, il quitte la salle et boude l’audience. Ce qui a fallu quelques instants d’interruption du débat avant sa reprise.
Gaston MANSALY (Stagiaire)
walf.sn