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Conférence d’Abdou Latif Coulibaly et Cheikh Yérim Seck : Les tares du système Wade mises à nu

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Quand la question lui est posée de savoir quelle est sa plus grande satisfaction en tant qu’écrivain, il répond que c’est le livre qui a le plus fait mal à Abdoulaye Wade. Il déclenche l’hilarité dans la salle quand il raconte combien sa joie était immense au soir du 22 mars 2009, après que Karim Wade a été humilié dans son lieu de vote. Lui, c’est le journaliste et essayiste Abdou Latif Coulibaly, venu échanger samedi avec un auditoire au Centre culturel régional de Louga, sur la charte de la gouvernance démocratique à la portée du citoyen. Pour lui tenir compagnie, le modérateur était Cheikh Yérim Seck, journaliste à Jeune Afrique. Si ce dernier considère les Assises nationales comme l’acte le plus important qui a été posé par l’opposition sous Wade, le premier reste convaincu que c’est le plus utile. Pour Abdou Latif Coulibaly, l’Afrique n’a pas de problème économique, mais fondamentalement un problème de leadership. Rappelant qu’«il n’y a pas de destin forclos pour les Africains, mais des responsabilités désertées», il s’est demandé si les Sénégalais, quel que soit le camp politique, trouveront les mécanismes nécessaires pour concrétiser les conclusions des Assises nationales. En attendant, M. Coulibaly pense impératif de faire prendre connaissance de la charte, avant de la mettre en œuvre car. «On ne fait pas le bonheur des peuples à leur insu». Et s’il s’étonne que les populations n’aient pas encore vu un responsable de Bennoo venir leur parler de la conclusion des Assises, c’est pour se demander si ces responsables ont peur de leur bébé. «Les organisations de la société civile et les partis politiques sont les premiers responsables de la diffusion de cette charte.» Mais, constate-t-il, les politiciens sont malheureusement préoccupés par des annonces de candidatures pour 2012. Une situation qui, si elle se précise, risque de rendre imprenable la citadelle des Wade.

WADE, UN ANTI-MODELE
Les contre-exemples aux principes et valeurs de la charte ont été étayés. C’est le cas de «la souveraineté incarnée comme un droit divin par le chef de l’Etat depuis dix ans». Ou de la laïcité avec un «président de la République qui revendique dans la sphère publique son appartenance» confrérique». Avec la charte des Assises nationales, le président de la République ne sera plus le centre du pouvoir et le lieu d’impulsion de la vie politique. L’Assemblée nationale et le Premier ministre en hériteront. Du point de vue de la gouvernance politique, il a été dénoncé l’abus que constituent l’exclusion des candidatures individuelles, le non-financement des partis politiques, alors qu’une loi de 2001 permet le contraire, de même que la non-reconnaissance du statut de chef de l’opposition. Pour ne plus permettre de tripatouiller la Constitution au gré des humeurs du chef, il a été recommandé d’indiquer les domaines ne pouvant pas faire l’objet de révisions. Les rapports de consanguinité au cœur de l’Etat constituent aussi un danger qui risque de saper la stabilité du pays. En outre, les Assises nationales préconisent la fiabilisation et la sécurisation de l’état-civil. «Un scandale ne peut pas dépasser le fait de ne pas pouvoir obtenir de cartes nationales d’identité dans un commissariat de police.»
Sur la gouvernance économique, Abdou Latif Coulibaly a fait cas des nombreuses entreprises en faillite, non sans relever que «les investisseurs les plus importants sont les amis du président de la République ou les copains de son fils». A cela, s’ajoute le manque d’équité, de transparence.

WADE N’EST PAS LOUIS IX
Cheikh Yérim Seck, faisant référence aux dérives de Wade, estime que «l’Etat n’est pas un homme, mais l’universalité des citoyens. Me Wade n’est pas Louis IX». Face à l’accaparement des institutions, il suggère un pouvoir neutre, un équilibre entre les institutions et un Etat reposant sur des lois. Et c’est avec amertume qu’il constate un double recul corroboré par des faits tangibles. D’abord celui historique d’un pays qui a servi de vitrine de la démocratie. Ensuite celui de son rang international. Il en veut pour illustration le fait que Blaise Compaoré est devenu un patron diplomatique. Relativement à la préoccupation de certains intervenants plaidant pour une alternance générationnelle, il estime voir plutôt le problème en termes d’alternance des idées. Comme idée forte de la conférence, il retient que «chaque homme est placé devant une responsabilité historique».
Il a été annoncé pour le mois prochain une autre conférence sur République et laïcité, qui sera introduite par Serigne Mansour Sy Djamil. A ce rythme, Louga va sûrement se réveiller de la torpeur intellectuelle qui la caractérisait d’habitude.
Correspondant
lequotidien.sn

2 Commentaires

  1. En tous les cas Latif tu as interet à surveiller tes arriéres , méfie toi de ces commerciaux de Jeune Afrique , ces griots du prince qui ne sont mus que par des interets matériels . Je ne vois pas la difference entre ces commerciaux de JA et les prostituées c’est à qui mieux mieux . Ce cheikh Yerim Seck ne doit son salut qu’à l’alternance , car il a fallu l’alternance pour que ce type d’energuménes emmerge . Qu’il justifie ses revenus comme devrait le faire ces gens de l’aternance qui sont se enrichis à une vitesse exponentielle . Latif toi au moins tu es resté fidéle à tes convictions car je sais que cela ne dépend que de toi , wade ne reve que de t’enroler dans sa cour .

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