Le président du Conseil national du Patronat remercie le Chef de l’Etat des efforts qu’il a accomplis pour l’investissement au Sénégal. Mais il n’a pas manqué de mettre le doigt sur les nombreuses contraintes qui constituent un goulot d’étranglement pour le développement du pays.
« Le Sénégal qui travaille. Le Sénégal qui a investit 4.471 milliards de F.cfa et a créé plus de 150.000 emplois de 2000 à 2010. Ce Sénégal qui garantit aussi tous les jours, aux côtés de l’Etat, notre socle de protection sociale. Ce Sénégal là, vous dit merci, Monsieur le Président de la République. Merci de l’attention que vous avez portée à l’Entreprise en améliorant l’environnement des affaires », a déclaré Baïdy Agne, le Président du Conseil National du Patronat du Sénégal (Cnp) dans son allocution à l’occasion du conseil présidentiel pour l’investissement.
« En créant l’Apix au mois de juillet 2000, puis le Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI) au mois de novembre 2002, une nouvelle vision du partenariat public/privé est née et une dynamique s’est installée : celle de la Rupture, de l’Engagement et de la Responsabilité dans la relation Etat/Secteur Privé », a ajouté Baïdy Agne.
« A cette 10ème Session du CPI, deux rapports viennent ainsi de nous être présentés : l’un sur la « Compétitivité du Sénégal » qui met en exergue les avantages et désavantages comparatifs de notre pays par rapport à ceux de notre région Afrique de l’Ouest ainsi que des pays de référence. L’autre sur le « Bilan des réformes de l’environnement des affaires » qui montre le chemin que nous avons parcouru pour atteindre ce niveau de compétitivité », indique Baïdy Agne.
Toutefois, croit savoir le président du Cnp, « la conduite des réformes pour promouvoir l’investissement privé à fort impact social nécessite plus de volonté, plus d’impulsion et de dynamique politiques pour venir à bout de certaines positions acquises et combattre l’inertie. La réalité est que le Secteur Privé prend tous les jours les risques d’investir, mais dans des secteurs qu’il estime « rentables ». La réalité est qu’il faut à notre pays plus de croissance économique, et bien au-delà des 7% fixés dans le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DRSP) pour combler et relever les défis majeurs en matière de création d’emplois et d’amélioration des conditions de vie de notre population ».
Baïdy Agne relève que « les paramètres du marché de l’emploi sont alarmants : 2.5% par an de croissance démographique ; 55% de la population ayant moins de 20 ans ; Et des mouvements migratoires de grande ampleur vers Dakar (35.5%) et Thiès (17.5%) ».
La conviction de Baïdy Agne est que « si nous voulons promouvoir l’investissement privé à fort impact social, il faut alors rassurer celui qui investit et sécuriser ses investissements ».
« Comment comprendre notre classement, notre contre-performance dans le « Doing Business » au regard des atouts du Sénégal comparativement à d’autres pays : Etat de droit, démocratie, paix sociale, stabilité politique, politique macro-économique saine ? Ceux qui doutent de nous, ont parfois raison, acceptons-le… Comment voulez-vous créer des emplois, développer nos régions avec autant de contraintes socio-culturelles ? La réticence et l’immobilisme existent aussi dans certaines administrations qui n’ont toujours pas compris votre message », peste-t-il.