Pour le chef d’État sénégalais, président en exercice de l’Union africaine, le continent « subit de plein fouet cette guerre ». À David Malpass, le président de la Banque mondiale, il a notamment demandé que les pays riches accélèrent la réallocation de droits de tirages spéciaux, les fameux DTS promis l’an dernier.
En 2021, le Fonds monétaire international avait alloué à ses membres l’équivalent de 650 milliards de dollars sous forme de DTS afin de surmonter la pandémie de Covid-19. Les pays africains avaient reçu mécaniquement 33 milliards de dollars. Une somme jugée trop faible. Et les pays riches, sous l’impulsion de la France, avaient promis de réallouer une partie de leurs DTS afin d’arriver à débloquer cent milliards supplémentaires. Mais, depuis, les choses traînent en longueur.
Accélérer la cadence
Seuls 60 milliards de dollars sur les 100 espérés ont été trouvés et ils attendent toujours d’être distribués. Macky Sall aimerait que les grandes puissances accélèrent la cadence : « Nous continuons à travailler avec les grands pays pour qu’ils acceptent, dans des conditions convenues, de réallouer une partie de ces DTS et que l’on convienne aussi de l’utilisation et de la transparence de cette utilisation. »
Mécanisme de riposte aux crises
À la Banque mondiale, dont il recevait le président, David Malpass, Macky Sall a aussi demandé de déployer rapidement son mécanisme renforcé de riposte aux crises. Un mécanisme utilisé en 2020 lors de la pandémie de Covid-19 : « Son objet étant de soutenir les pays dans des situations de crise économique sévère, de catastrophes naturelles et d’insécurité alimentaire, il se trouve malheureusement que nous sommes dans ces trois dimensions. »
Car la guerre en Ukraine provoque à la fois un choc inflationniste, mais aussi une raréfaction des céréales et des engrais. Ses effets risquent de se prolonger durant toute l’année et d’affecter gravement des pays déjà éprouvés par la pandémie.