XALIMA NEWS – La patate mise entre les mains du Bureau de l’Assemblée nationale risque d’être chaude. Il est appelé à apprécier le contentieux engendré hier par la volonté de Modou Diagne Fada et Oumar Sarr de créer chacun un groupe parlementaire avec la même appellation et, quelque part, avec les mêmes membres.
C’est moins un répit qu’un suspense prolongé. Il revient au Bureau de l’Assemblée nationale d’arbitrer, à distance, la bataille que Me Abdoulaye Wade et ses lieutenants mènent contre Modou Diagne Fada et ses partisans «réformateurs». La session plénière d’hier, consacrée au renouvellement du Bureau de l’Assemblée nationale et des présidents de groupe parlementaire, n’a pas départagé les deux camps qui s’opposent au Parti démocratique sénégalais. A l’origine du blocage, le président de l’Assemblée nationale a évoqué la réception de deux lettres par ses services. Chacune porte sur une volonté de créer un groupe parlementaire. L’une vient du coordonnateur du Parti démocratique sénégalais Oumar Sarr et l’autre de Modou Diagne Fada. Ce dernier est le président sortant du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates. Et Moustapha Niasse décide de laisser la prérogative au Bureau de l’Assemblée qu’il préside, de statuer sur la recevabilité de deux projets de création de groupes. Celui-ci va se réunir ce matin, à partir de 9h 30 mn.
Veillée de négociations
Le contentieux appelé à être vidé tient sur deux éléments : le nom du groupe parlementaire et les députés membres. En effet, vérification devra être faite sur l’appartenance des députés au groupe. Selon la tradition parlementaire, l’adhésion du député à un groupe déclaré en premier vaut loi, étant donné que le Règlement intérieur interdit d’être membre de plus d’un groupe. Ensuite, deux groupes parlementaires ne peuvent partager une même dénomination. Il se trouve que le même nom figure sur les deux listes déposées par Oumar Sarr et Fada. Finalement, la bataille de la rentrée parlementaire annoncée dans le camp libéral a bien eu lieu. Toutefois, cette nuit risque d’être longue. Des négociations devraient avoir lieu entre les Libéraux dans le but d’arriver à un consensus. Le chef de file des réformateurs regrette que ces discussions n’aient pu être enclenchées bien avant la rentrée parlementaire. D’après lui, cette tâche revenait au coordonnateur du Parti démocratique sénégalais. Reste à savoir si elles seront fructueuses. A défaut, leurs adversaires du groupe majoritaire Benno bokk yaakaar, qui dominent le Bureau de l’Assemblée nationale, vont les départager.
Le Quotidien