L’immense statue immortalisant le « coup de tête » de Zinédine Zidane contre l’Italien Marco Materazzi en finale du Mondial 2006, installée sur la corniche de Doha, a été retirée après une campagne qui dénonçait une idolâtrie interdite par l’islam, ont annoncé mardi les médias locaux.
« Félicitations, nous avons de nouvelles idoles »
La statue de bronze de plus de cinq mètres de haut et de plusieurs tonnes, oeuvre de l’artiste français Adel Abdessemed, avait été achetée par l’Autorité des musées du Qatar, dans le cadre des préparatifs avant la Coupe du Monde de football 2022, qui doit se dérouler dans le riche émirat du Golfe. « Félicitations, nous avons de nouvelles idoles », avait notamment souligné un commentaire sur Twitter où des internautes avaient ouvert une rubrique intitulée « La statue de Zidane à Doha ».
Aucune réaction de l’Autorité des musées n’a pu être obtenue dans un premier temps. La jurisprudence islamique interdit la représentation d’êtres humains ou d’animaux pour prévenir toute ressemblance avec l’idolâtrie. Mais bien que certains pays musulmans aient des statues publiques, les monarchies conservatrices du Golfe n’exposent pas généralement de statues en public.
« Grand péché »
Le « coup de tête » de Zidane devrait rejoindre au Musée arabe d’art moderne de Doha l’exposition d’oeuvres d’Adel Abdessemed intitulée « L’âge d’or », ouverte début octobre, selon les médias. En Arabie saoudite, les autorités municipales de Jizan (sud-ouest) avaient dû démolir en juin des bustes de chevaux ornant un rond-point, le grand mufti Abdel Aziz al-Chaikh, sommité religieuse du royaume, ayant qualifié les représentations animales de « grand péché ».
Mais à Doha également, une installation de sculptures géantes de l’artiste britannique Damien Hirst, retraçant les 14 étapes de la gestation de l’être humain de la conception à la naissance, vient d’être installée devant un centre médical. L’Autorité des musées du Qatar est dirigée par la soeur de l’émir, cheikha Al-Mayassa Bint Hamad Al Thani, qui veut faire du richissime émirat un centre artistique.