Faire de la prochaine fête internationale du travail un « 1e mai de rupture face à la précarisation de l’emploi ». Voilà l’initiative conjointe que la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csa), la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) et l’Union des travailleurs du Sénégal (Uts) entendent réaliser, par le biais d’une mobilisation de masse destinée à fédérer toutes les forces syndicales contre la modification envisagée du Code du travail et pour l’application diligente du protocole d’accord tripartite paraphé le 11 août 2009. Dans une rencontre avec la presse tenue hier, mercredi 28 avril, ces centrales syndicales ont affirmé leur détermination sans failles à s’élever contre toute tentative de fragilisation de l’emploi au Sénégal.
Le cadre syndical unitaire composé de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csa) de Mamadou Diouf, de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) de Sidya Ndiaye et de l’Union des travailleurs du Sénégal (Uts) d’Ibrahima Sylla, est sur le pied de guerre et prêt à s’élever fermement contre toute tentative de précarisation de l’emploi au Sénégal. Pour autant, ces centrales syndicales entendent faire de la fête du travail un « 1e mai de rupture » d’autant que celle-ci sera célébrée, cette année, dans un contexte particulier marqué par la dégradation constante du pouvoir d’achat à laquelle vient s’ajouter la menace d’une modification du Code du travail qui risque de fragiliser davantage l’emploi.
En conférence de presse organisée hier, mercredi 28 avril, à la Maison des travailleurs Iba Ndiaye Diadji, les syndicalistes se sont vertement inscrits en faux contre toutes les mesures et autres initiatives dont l’aboutissement serait de saper les fondements juridiques et règlementaires de l’emploi au Sénégal. Point d’orgue du refus des centrales syndicales : la réforme envisagée par l’Etat du Code du travail. Pour Mamadou Diouf de la Csa, rapporteur du jour, « Le projet de modification de la législation du travail, notamment en son article L42, est à la fois inopportun, injuste et inacceptable dans le fond comme dans la forme ». Et le responsable syndical de faire remarquer que ce projet aura « des conséquences désastreuses sur le travail décent comme sur le comportement des travailleurs dans l’entreprise et risque de fragiliser davantage l’emploi sous prétexte de vouloir le garantir ». S’inscrivant dans la même optique, Ibrahima Sarr de l’Uts dira que l’initiative envisagée par l’Etat du Sénégal de modifier le Code du travail « place inexorablement le mouvement syndical devant ses responsabilités, avec une seule exigence, s’unir et se mobiliser pour se battre ».
Qui plus est, ont affirmé les responsables syndicaux de la Csa, de la Fgts et de l’Uts, cette unité d’action syndicale est d’autant plus incontournable que l’agression contre les masses laborieuses, née du projet de réforme de la législation du travail, s’effectue dans un contexte de fragilisation constante de l’emploi. Pour cause, a affirmé Mamadou Diouf de la Csa, « alors même que la mise en oeuvre du protocole d’accord tripartite du 11 août 2009 tarde à être effective sur bien des aspects, comme l’augmentation des salaires dans le privé, que les prix des denrées de première nécessité n’ont pas connu de baisse sensible susceptible de soulager les populations, que la baisse de la fiscalité sur les salaires n’est pas perceptible, le gouvernement prépare le coup de grâce avec son projet de réforme du Code du travail visant à précariser l’emploi ».
Face à ces défis lancés par l’Etat du Sénégal, la Csa, la Fgts et l’Uts ont donc décidé de raviver la fibre syndicale unitaire et d’organiser un rassemblement de mobilisation, à l’occasion de la fête du 1e mai. La mobilisation de masse qui aura lieu à l’Ucad sera l’occasion pour ce cadre unitaire de s’élever contre toute tentative de précarisation de l’emploi et en même temps le lieu de la concertation pour des stratégies dynamiques et immédiates destinées à faire reculer le gouvernement dans son projet « inique » de réforme du Code du travail. En attendant la jonction avec toutes les centrales syndicales du pays afin de prendre à bras-le-corps les revendications légitimes du monde du travail.
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