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Copieusement hué à Soumbédioune, Pape Diop échappe de justesse au lynchage

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A l’avenir, le président du Sénat y réfléchira par deux fois, avant de se jouer du malheur des populations, et pour cause. Pendant que Gueule Tapée pleurait hier la mort par balle d’un de ses habitants, Pape Diop, inspiré par on ne sait qui, s’est hasardé à se rendre sur les lieux du drame, où non seulement il a été copieusement hué et insulté, mais aussi il a failli être lynché par des habitants surexcités. Qui ont crié vengeance toute l’après-midi d’hier, pour honorer la mémoire d’un des leurs, un pêcheur froidement abattu d’une balle par des gardes forestiers.

Quel diable a pu inspirer le président du Sénat, pour qu’il pousse assez loin l’outrecuidance au point d’improviser un bain de foule en face de la plage de Soumbédioune? ? Quelques heures après la mort par balle d’un jeune habitant de Gueule Tapée, Pape Diop s’est rendu sur les lieux du drame, pour improviser un bain de foule aux relents de récupération politique. Suffisant pour que l’ex-maire de Dakar soit copieusement hué et traité de tous les noms d’oiseaux par des jeunes au bord de la crise des nerfs. Sanglé dans une chemise blanche à rayures bleues, Pape Diop a été abreuvé hier d’insultes de toutes sortes et ce, au nez et à la barbe des policiers. Qui, bien qu’armés jusqu’aux dents, ne se sont pas hasardés à voler au secours de l’ex-tête de liste de la Coalition Sopi, humilié aux dernières élections locales. Idem pour ses gardes du corps, qui se sont emmurés dans un silence et une passivité qui en disent long sur la peur bleue de voir la foule hystérique leur faire passer un sale quart d’heure.

Visiblement dépassé par la tournure des évènements, Pape Diop, tout en sueur, en dépit de la brise de mer qui balayait les environs, ne savait plus à quel saint se vouer. Encerclée par des jeunes excédés par la tentative de récupération politique qu’elle a voulu faire de la mort tragique de leur camarade, la deuxième personnalité de l’Etat a eu la peur de sa vie. Et c’est pourquoi, d’ailleurs, le bain de foule que l’ex-maire de Dakar a voulu se payer a été annulé, certainement sur conseils des éléments en charge de sa sécurité. « Allez-vous faire f…, nous ne voulons pas des politiques ici, nous portons un deuil, vous êtes tous pareils », ont lancé des jeunes en furie.

« Brûlons-le, si quelqu’un a de l’essence »

Dans cette ambiance surréaliste, un jeune, 20 ans environ, pousse le bouchon plus loin? : « fils de …, vous n’avez aucun respect pour les Sénégalais. Même dans la mort, vous vous adonnez à la politique ». Avant qu’un de ses camarades ne revienne à la charge? : « brûlons-le si quelqu’un a de l’essence avec lui. Ces autorités sont la cause de notre mal ». Les éléments du Groupement mobile d’intervention(Gmi), massivement massés devant la Station Total faisant face à la place de Soumbédioune, font profil bas.

Traités de tous les noms d’oiseaux, les flics silencieux

Après que Pape Diop a miraculeusement échappé à la rage des populations de Gueule Tapée, en réussissant à embarquer à bord de son véhicule, c’est au tour des forces de l’ordre de se faire insulter en live. Preuve symptomatique que les policiers souhaitent éviter l’embrasement, ils ne pipent mot face à la provocation des jeunes, désireux de venger leur mort. Dans la foule, surgit une fille, vêtue d’un haut rouge et pantalon noir, et qui pleure à tue-tête. Elle est inconsolable et nul ne peut lui en tenir rigueur, car en réalité, la fille éplorée est la petite sœur de la victime sauvagement abattue d’une balle à bout portant. Regardant un policier dans le blanc de l’œil, la fille meurtrie lui balance? : « vous êtes tous des assassins, vous m’avez ôté mon frère, vous devez être content ». Une femme tente de la consoler, mais sans succès. La sœur de la victime renchérit? : « Que vous périssiez en enfer? ! », dit-elle aux flics, avant que de chaudes larmes ne continuent de couler sur ses joues.

À ce moment précis, un jeune, au bord de la transe, saute et atterrit près du pied d’un flic et lui assène? : « la guerre, la vraie guerre est en Casamance ». Un de ses amis lui vient à la rescousse : « malheureusement, ces gens-là (Ndlr? : les forces de l’ordre) ne savent tuer que des civils, c’est des poltrons, ils n’iront jamais en Casamance ».

Daouda THIAM

LASQUOTIDIEN.INFO

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