Xalimanews- Pour permettre aux élèves de continuer les enseignements, l’État a mis en place une plateforme dénommée « apprendre à la maison ». Ce concept qui consiste à expliquer les cours aux élèves à travers la télévision ne prend pas en compte les élèves qui ont un handicap. Yatma Fall, président de la fédération des associations des personnes vivant avec un handicap se désole de cette situation: « même si l’initiative de trouver des mécanismes pour permettre aux élèves qui ne vont pas à l’école de pouvoir suivre les cours à la télévision peut être saluée, le problème est que ce mécanisme n’est pas exclusif dans la mesure où il ne prend pas en compte les élèves en situation de handicap. Un enfant sourd ne peut pas suivre des cours à la télévision s’il n’y a pas un interprète en langage de signes. Un enfant aveugle non plus. Il ya toute une catégorie d’enfants handicapés qui sont exclus de ce programme », regrette-t-il. Ainsi, il plaide pour que cette anomalie qu’il trouve extrêmement grave soit corrigée pour rendre notre système éducatif plus inclusif.
M. Fall rapelle que plusieurs facteurs accentuent l’exclusion ou la marginalisation des personnes handicapées, c’est, entre autres, le fait qu’elles n’ont pas accès à l’éducation parce que souvent les établissements scolaires, les centres de formation…, n’ont pas été conçus et construits en prenant en compte le fait qu’il peut y avoir des apprenants handicapés. Ensuite, les enseignants dans leurs curiculats de formation n’ont pas été formés à prendre en charge des apprenants handicapés et le matetiel didactique n’est pas adapté aux enfants handicapés. « Toutes ces choses font que les enfants handicapés sont naturellement exclus du système scolaire de sorte que les rares enfants qui parviennent à tenir et à s’en sortir à l’école sont des enfants qui ont fait de multiples efforts aidés par leurs familles pour pouvoir y arriver mais le système en lui même ne lui permet pas au même titre que les autres enfants de suivre des enseignements et des apprentissages le plus normalement du monde », fait-il savoir.
Compte tenue de son argumentaire, il precise que c’est cet esprit d’exclusion qui a amené les concepteurs de l’émission « apprendre à la maison » à ne pas prendre en compte les enfants handicapés. Ce qui le pousse à plaider pour un changement de pratiques: » que les autorités du ministère de l’éducation comprennent que parmi les apprenants, il y en a qui ne voient pas ou qui n’entendent pas ou qui ne savent pas marcher ou même qui n’ont pas la même vitesse de réflexion que les autres. Et ce sont des besoins spécifiques que l’État doit prendre en compte parce que c’est lui qui est garant de la jouissance du droit à l’éducation de tous les enfants », soutient-il avant de demander de
corriger en mettant un interprète en language des signes mais également en diffusant les cours sous tous les formats de communication accessibles.
Mariama Kobar Saleh
