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Côte d’Ivoire : des tirs entendus à Abidjan, Bouaké et plusieurs autre villes du pays

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Des soldats ivoiriens sont descendus, vendredi, dans les rues de plusieurs villes du pays pour protester contre le renoncement aux exigences financières, formulées lors de la mutinerie de janvier.

Des soldats ivoiriens sont descendus dans les rues d’Abidjan, de Bouaké et Korogho, vendredi 12 mai, en tirant des coups de feu en l’air pour marquer leur mécontentement. Ils contestent la décision d’une délégation représentant les soldats mutins de renoncer à leurs revendications financières, exprimées lors de la mutinerie de janvier.

Cette annonce a ranimé la colère de certains soldats stationnés à Bouaké, qui ont dénoncé l’accord, affirmant ne pas en avoir été informés au préalable.

Cartouches en bandoulière, bonnets vissés sur la tête ou arborant des bandeaux de camouflage, les soldats mutins tiraient sporadiquement en l’air, vendredi, alors que d’autres petits groupes de soldats bloquaient tous les accès à l’état-major des armées.

« Des tirs sont régulièrement entendus dans le centre d’Abdijan. Ils proviennent, selon nos sources, des alentours de l’état-major des armées. Certains quartiers sont quadrillés », explique Arnaud Froger, correspondant pour France 24 en Côte d’Ivoire. « Des tirs nourris ont également été entendus cette nuit et ce matin à Bouaké, la deuxième ville du pays et épicentre de la mutinerie de janvier. »

« On peut parler d’une nouvelle mutinerie », affirme notre correspondant. « Celle-ci en concerne sans doute pas les 8 400 militaires mobilisés en janvier mais au moins une partie d’entre eux. »

Des primes de 18 000 euros

Les mutins, qui réclamaient 12 millions de francs CFA de primes (18 000 euros), avaient obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7 500 euros) et devaient toucher le reste de la somme à partir du mois de mai, avait appris l’AFP auprès des mutins. Le gouvernement a toujours refusé de divulguer le contenu des négociations et le montant des primes promises.

Alors que le pays est durement touché par l’effondrement des cours du cacao, qui ont vidé les caisses de l’État, le relatif succès des mutins avait fait tache d’huile dans toutes les forces de sécurité et même dans l’administration, tout en choquant beaucoup d’Ivoiriens, dont une grande partie vit dans la pauvreté.

Rappelant à plusieurs reprises avoir été « meurtri par les événements », le président Ouattara a pris la parole, jeudi 11 mai, en déplorant que « la stabilité de la Côte d’Ivoire a été mise à mal » et que les événements avaient « effrayé les Ivoiriens, et ceux qui veulent investir et visiter le pays ».

« La Côte d’Ivoire traverse des moments très, très difficiles », a-t-il rappelé, soulignant que la chute des cours du cacao, dont elle est le premier producteur mondial, avait fait perdre au pays « près d’un milliard d’euros » et que le budget de l’État avait subi une « perte sèche de 150 milliards de francs CFA (230 millions d’euros) ». Il a néanmoins promis, malgré ces difficultés budgétaires, « l’amélioration des conditions de vie et de travail » des militaires.

Avec Reuters et AFP

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