Le gouvernement ivoirien a envoyé l’armée à Bouaké, dimanche, pour rétablir l’ordre face aux soldats mutins qui contrôlent la ville. Un civil qui manifestait contre ces mutins est décédé des suites d’une blessure par balles.
Bouaké est de nouveau le centre d’une mutinerie de soldats en Côte d’Ivoire. Dimanche 14 mai, des soldats de l’armée ivoirienne patrouillaient toujours dans la deuxième ville du pays en tirant en l’air pour empêcher la population de sortir de chez elle. Certains mutins ont rançonné et passé à tabac des habitants. Les forces gouvernementales ivoiriennes ont lancé une opération militaire de « rétablissement de l’ordre ».
« Ces actes d’une extrême gravité sont contraires à la mission de protection assignée aux forces armées. En conséquence, une opération militaire est en cours pour rétablir l’ordre », a annoncé dimanche soir le chef d’état-major de l’armée, le général Sékou Touré, dans un communiqué. Jusqu’à présent, les forces fidèles au gouvernement du président Alassane Ouattara s’étaient tenues à l’écart de ces actes de protestation.
Les mutins ont indiqué par la voix de leur porte-parole, le sergent Seydou Koné, qu’ils refusaient de déposer les armes. « Ils nous ont demandé de déposer les armes et de nous rendre. Nous avons refusé et nous demandons notre argent. Nous les attendons », a déclaré le sous-officier.
Un mort lors de manifestations anti-mutins
Lors d’une manifestation des habitants de Bouaké contre ce mouvement, cinq personnes ont été blessées par balles. L’un d’eux est décédé. « Issouf Diawara […] est finalement mort des suites de ses blessures. Je suis un homme effondré. Sachez que je suis seul aujourd’hui après la mort de mon grand frère », a déclaré à l’AFP son jeune frère Souleymane Diawara.
À Korhogo, dans le Nord, une situation similaire prévalait. Des habitants ont tenté de manifester mais ont été dispersés par les mutins, qui ont tiré en l’air et frappé plusieurs personnes, blessant au moins l’une d’entre elles, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les soldats aujourd’hui mutinés ont soutenu le président Alassane Ouattara lors de la crise de 2010-2011 contre l’ex-président Laurent Gbagbo, qui refusait de reconnaître sa défaite électorale, avant d’être intégrés à l’armée. Ils réclament les reliquats des primes promises par le gouvernement en janvier, après leur première mutinerie.
Avec AFP et Reuters