PARIS – La ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a estimé vendredi que le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo avait encore droit à une « sortie honorable » mais averti que cette perspective s`éloignerait si les violences se poursuivent.
« M. Gbagbo a encore la possibilité de sortir par le haut de cette
situation, en reconnaissant ce que sont les résultats et en transmettant le
pouvoir », a déclaré la ministre française sur la radio privée RMC-BFMTV.
« Il a le droit d`avoir une sortie tout à fait honorable (…), mais plus le
temps passe et plus il y a de dérapages et de violences et plus cette
perspective s`éloigne », a-t-elle mis en garde.
La ministre était interrogée pour savoir si le gouvernement français avait
proposé à Laurent Gbagbo de l`accueillir en France.
Selon un haut responsable français, la France et d`autres pays dont les
Etats-Unis ont proposé de multiples options à Laurent Gbagbo pour qu`il quitte
le pouvoir au lendemain de la présidentielle du 28 novembre. « On lui a tout
proposé, il n`a rien accepté », a dit à l`AFP ce responsable sous couvert
d`anonymat.
« Il n`y a pas de menace directe sur les Français ou les Européens », a aussi
estimé Mme Alliot-Marie, alors que Paris a recommandé mercredi aux Français de
quitter « provisoirement » la Côte d`Ivoire.
Quelques 14.000 Français ou Franco-Ivoiriens sont enregistrés en Côte
d`Ivoire. Près de 1.500 d`entre eux ont quitté le pays, dans la plupart des
cas pour les fêtes de Noël et de fin d`année et non en raison de menaces pour
leur sécurité.
Depuis le scrutin de fin novembre, la Côte d`Ivoire connaît une grave crise
politique, le président sortant Laurent Gbagbo voulant se maintenir au pouvoir
face à son rival, Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale
comme chef de l`Etat légitime après avoir été désigné vainqueur par la
Commission électorale indépendante avec 54,10% des voix.
Les violences ont fait 173 morts selon l`ONU.
afp