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Côte d’Ivoire : L’assaut final pour déloger Gbagbo ?

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La batterie de sanctions brandies en cas de non respect du chronogramme suffiront-elles pour décider les acteurs de la crise ivoirienne à prendre le chemin de la paix ? Rien n’est moins sûr à en juger par les rendez-vous manqués, les dates buttoirs différées véritables pied de nez à la communauté internationale et africaine fortement impliquées depuis le début dans les vaines tentatives visant à dénouer la crise ».

Ces lignes publiées sous forme de chapeau d’une chronique datée de juillet 2008 sous le titre « Pretoria II porteur d’espoir » renseignent sur la persistance de la crise ivoirienne. Après huit ans de tentatives de règlement, on tarde encore à voir le bout du tunnel. L’espoir suscité par les élections s’est envolé avec la proclamation des résultats. Chaque camp crie victoire et ce qui devait arriver arriva.

Du coup, l’élection présidentielle ivoirienne apparaît comme une comédie électorale tentant de masquer sous les oripeaux démocratiques une dure et persistante réalité ; une crise mal dénouée malgré moult tentatives car sous tendue par une déchirure sociale qui, du fait des morts engendrées, tarde à se cicatriser.  La Côte d’Ivoire post-électorale écrit une page inédite de son histoire mouvementée et sanglante qui a emporté de valeureux fils. L’élection censée régler la crise par le biais d’un verdict incontesté a accouché d’un monstre : deux présidents pour un seul pays. L’un sorti des urnes donc démocratiquement élu, et l’autre autoproclamé président et soutenu par des partisans dirigeant l’instance suprême : le Conseil constitutionnel.

Au-delà du spectacle grotesque qui fait honte au continent, « ce coup d’Etat électoral » fermement condamné à la fois par l’Onu, la Cedeao, l’Oif et tous les hommes épris de paix et soucieux de lendemains démocratiques pour l’Afrique, replonge de fait le pays dans cette partition et le péril identitaire duquel, depuis huit ans, on tente de le tirer. Ni les condamnations verbales et de principe, ni les tergiversations de la communauté internationale, ne viendront à bout de l’entêtement légendaire de Gbagbo dont l’ambition est de rester au pouvoir autant que Houphouët-Boigny.  La communauté internationale, par le truchement de l’Onu, s’était entourée pourtant de bien des garanties pour des élections transparentes et démocratiques, exigeant quasiment l’arbitrage d’un tiers par le biais de la « certification » par l’Onu, des résultats. Elle est aujourd’hui plongée dans l’embarras face à un Gbagbo sourd à tous les appels à la raison et prêt à tout pour garder son fauteuil. Le président sortant battu à la régulière par Ouattara s’accroche désespérément à la victoire qui lui a pourtant, définitivement tourné le dos.

Ne faudrait-t-il pas et c’est notre intime conviction, livrer une âpre bataille, pour faire accepter la victoire des urnes ?

Une alternative redoutée par tous car pouvant se conclure par un bain de sang au niveau surtout des forces loyalistes encore sous les ordres de Gbagbo. Les Forces nouvelles regroupées autour du président Ouattara pourraient être le bras armé, avec les forces de l’Onu, de l’assaut final pour libérer le palais illégalement occupé. En arrivera-t-on là ? C’est la grande question qui est agitée dans beaucoup de chancelleries.

En attendant, les pressions se multiplient (la dernière en date étant celle de la suspension par l’Ua) toutes tendant à faire entendre raison à un Gbagbo habitué des coups tordus, des reniements et qui, en huit ans, n’a respecté un seul des accords qu’il a conclus voir paraphés.

Qui ne se souvient des accords de Marcoussis « I « et « 2 », des accords de Lomé et plus tard ceux de Pretoria avant enfin ceux de Ouagadougou. Entre-temps le président le plus rusé de la sous-région avait bouclé dix ans de pouvoir sans interruption et sans élection. L’invite à lui faite de céder le pouvoir sera vaine à en juger par l’attitude constante de refus et de ruse, à laquelle Gbagbo nous a habitués. La bataille de la légalité perdue, il brandit celle de la légitimé, car redoutant les lendemains de pouvoir comme c’est malheureusement le cas pour la plupart de nos dirigeants. A l’évidence, il reste à inventer un mécanisme de dévolution non traumatisante du pouvoir en Afrique pour acclimater la démocratie et faire accepter le verdict des urnes.

Par Amadou Gaye

lesoleilmultimedia.com

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