Le parti de l`opposant ivoirien Alassane Ouattara a accusé les partisans du chef de l`Etat Laurent Gbagbo d`avoir empêché beaucoup de ses propres électeurs de voter dimanche à Abidjan et dans le centre-ouest notamment lors du second tour de la présidentielle.
Lors d`une conférence de presse, un responsable du Rassemblement des républicains (RDR) de M. Ouattara, Marcel Amon Tanoh, a affirmé que le camp présidentiel avait empêché nombre de ses électeurs « de se rendre dans les bureaux de vote » et certains de ses représentants d`être « effectivement présents dans les bureaux ».
« Ces dysfonctionnements ont été constatés évidemment dans les zones forestières (centre-ouest, ndlr) à forte concentration de baoulé (l`une des
principales ethnies, ndlr), dans les zones des baoulé dans le centre, dans le district d`Abidjan, en particulier dans les communes de Yopougon ou Abobo »,
a-t-il précisé.
Les baoulé ont constitué au premier tour le 31 octobre le gros de l`électorat de l`ex-président Henri Konan Bédié, arrivé troisième. M. Bédié avait appelé à voter dimanche pour son allié Alassane Ouattara.
Un autre responsable RDR, Soungalo Coulibaly, a également évoqué des « cas
d`intimidation » des sympathisants de son bord.
Interrogé par l`AFP, Cristian Preda, chef de la mission d`observation
électorale de l`Union européenne (UE), a confirmé que « dans les zones de
l`ouest et du sud il y a eu à plusieurs endroits des barricades, des barrages
pour empêcher les gens de voter ».
Il a cité notamment la région de Gagnoa (centre-ouest), ville natale de M.
Gbagbo.
M. Preda a indiqué par ailleurs que sa mission avait dû retirer ses
observateurs de la capitale politique Yamoussoukro avant le second tour, car
ils y avaient reçu « des menaces de mort ».