La population est appelée à marcher jeudi sur la télévision d’État.
Plus de deux semaines après le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, alors que le pays demeure grotesquement partagé entre deux chefs d’État, le camp d’Alassane Ouattara a appelé, mardi, ses militants à descendre jeudi dans les rues «en masse et pacifiquement» dans «tout le pays». La marche, sans cesse évoquée depuis dix jours mais jusqu’à maintenant toujours repoussée par peur de violences, doit soutenir une autre initiative. Lundi, le premier ministre, Guillaume Soro, avait affirmé qu’il se rendrait jeudi, avec tout son gouvernement, au siège de Radio Télévision ivoirienne, puis, vendredi, à la Primature, pour tenir un Conseil des ministres.
Les deux bâtiments étant placés sous haute protection de l’armée ivoirienne, fidèle à Laurent Gbagbo, la double annonce a tout d’un défi pour les militaires. «L’armée est le véritable pilier qui a permis à Laurent Gbagbo de jouer son coup de force électoral puis de se maintenir au pouvoir. Si les militaires le lâchent, le régime s’effondre », analyse un observateur. La loyauté à Laurent Gbagbo d’une partie des 18.000 hommes des Forces de défense et de sécurité ne fait a priori aucun doute.
Une armée loyaliste
Au cours de ses dix années à la tête du pays, Laurent Gbagbo, tirant les leçons de la tentative de coup d’État contre lui le septembre 2002, s’est attaché les troupes d’élite. Ces quelque 4000 soldats sont répartis entre la garde présidentielle, sous les ordres d’un homme sûr, le général Brunot Dogbo Blé, et le centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos) du général Guiai Bi Poin, ainsi que dans des unités de commando de marine. Les troupes, bien payées, sont très régulièrement promues et ne manquent de rien. En dépit de l’embargo officiel sur les armes imposé par les Nations unies, toutes sont bien équipées. En échange de ces bonnes grâces, Laurent Gbagbo exige une obéissance aveugle. «Si je tombe, vous tomberez avec moi », a-t-il lancé en août, lors d’un discours aux militaires. Le message est, pour l’instant, passé. Laurent Gbagbo a reçu, devant les caméras de télévision, l’acte d’allégeance de tous les hauts officiers.
Séduire les galonnés
Alassane Ouattara n’ignore pas non plus l’importance des «corps habillés». Le président élu veut, lui aussi, séduire les galonnés, se gardant bien de se livrer à des accusations globales, et appelant l’armée «à un comportement républicain». «Nous avons eu des contacts avec des officiers. Certains nous soutiennent», soulignait, mardi, un proche de Ouattara. Mais aucune défection officielle n’avait été enregistrée. Une certaine nervosité gagne néanmoins, ces derniers jours, les rangs du clan Gbagbo en dépit de l’annonce par l’un de ses membres d’une nouvelle médiation africaine. Le général Philippe Mangou, le chef d’état-major, a ainsi mis en garde les Casques bleus de l’ONU et les forces françaises, leur demandant d’être «véritablement impartiales».
«Les officiers s’interrogent. Ils ont gagné beaucoup d’argent, de bonnes positions. Ils n’ont pas envie de tout perdre et de prendre de gros risques », souligne un bon connaisseur de l’armée ivoirienne. Le souvenir de la manifestation de l’opposition de mars 2004, matée dans le sang, reste vif. Et depuis lors, les choses ont changé. Laurent Gbagbo est diplomatiquement très isolé. Une répétition d’un tel scénario conduirait sans doute la Cour pénale internationale à s’emparer de l’enquête.
Les troupes Forces nouvelles (FN), l’ex-rébellion qui contrôle la partie nord du pays, modifient également la donne. Des unités rebelles, comprenant entre 200 et 600 hommes, sont aujourd’hui stationnées dans Abidjan. Un commandant de FN ne cachait pas mardi son intention de sécuriser la manifestation de jeudi, armes à la main. Les Casques bleus de l’ONU, pour leur part, n’avaient toujours pas décidé mardi de l’attitude qu’ils adopteraient jeudi.
lefigaro.fr
Ils faut que Ouattara fonce maintenant,il ne reste que ça,les officiers Africains sont tous les mêmes,ils ne sont pas républicains,ils ne défendent que celui qui les a corrompu.Il faut que ça change au Sénégal c’est pareil le président utilise la police et l’armée avec leurs chefs bidons pour mater l’opposition.