Les réseaux sociaux ont apporté de nouvelles habitudes dans la façon de communiquer, de vivre, de partager ses émotions. On y trouve du tout. Du commerce à la religion, beaucoup y trouvent leur compte. Hélas, comme dans le monde réel, les réseaux sociaux ont aussi leur côté sombre. Et le drame c’est qu’il prend des proportions assez inquiétantes. Depuis quelques jours, une affaire de meurtre d’un célèbre danseur défraie la chronique. Alors que la Police mène tranquillement son enquête avec des premiers éléments assez prometteurs, plusieurs tiktokeurs ont pris le relais. Sur la toile, ils ont fini de donner « la sentence ». Certains, allant jusqu’à retracer le film du drame. La dernière folie, c’est la publication de la photo d’un étudiant que certains auraient confondu avec le premier suspect qui serait un maçon. Il aura fallu une sortie et une plainte de sa famille pour lui éviter un lynchage probable puisque ses photos étaient devenues virales. Aujourd’hui, dans l’exercice de sa mission, la Police est obligée de faire avec des intrus qui ne lui arrangent pas les chose. Une nouvelle configuration qui suscite à nouveau le débat sur la communication de la Police ou du parquet. À un certain moment de l’enquête où les fake news se mêlent et se confondent aux bonnes informations, le Procureur ou la Police ne devrait il pas sortir pour remettre de l’ordre? La Police doit elle s’adapter ou rester à l’orthodoxie ? Les avis sont partagés. En attendant, le désordre s’empare des réseaux sociaux et s’impose à tous.
Oumar Fédior, journaliste (Soleil)