Le Ministre de l’Intérieur a engagé des discussions avec les partis politiques dans le cadre d’un « dialogue politique ». Parce que le Front de Résistance National est une structure sérieuse, ce dernier a confirmé sa disponibilité à y participer sous une double réserve : placer les échanges sous la présidence d’une commission cellulaire indépendante et recevoir un engagement de mise en œuvre des décisions qui auront été adoptées au sein du dialogue selon des règles à définir.
Une semaine plus tard, la réponse du Ministre du 22 mai renvoie le FNR à une réunion qui devait se tenir le 24 mai. On lui pardonnera d’oublier qu’il était plus simple de répondre aux requêtes du FNR par cette même voie épistolaire puisqu’il était l’auteur du premier courrier reçu par les parties prenantes.
Le lendemain 23 mai, c’est au tour du Directeur de Cabinet politique du Président de la République de publier un communiqué portant sur un dialogue cette fois « national » et non plus « politique », contenant des réponses au courrier du FNR mais qui dans la forme semblent destinées à la Nation ( ?!). Cependant aucune précision antérieure n’a été disponible relative audit dialogue national : quel en est l’objet ? De quoi doit-on y parler ? Qui y aura droit à la parole ? Qui y sera convié ? Quels en sont les termes de référence ? On sait par contre qu’il commence dans cinq jours…
Chers gouvernants du Sénégal, adeptes du « fast track » et du « régime présidentiel rationnalisé », il est désormais l’heure de faire preuve de SERIEUX ! La situation actuelle et à venir du Sénégal l’exige.
Dakar le 24 mai 2019
Abdoul Mbaye
Président de l’ACT