Au rythme où vont les choses, le ridicule est parti pour gangréner jusqu’au dernier retranchement ce qui restait de la dignité de notre République en lambeaux. Pour un supposé exercice de simulation d’un crash aérien, les forces de sécurité ont délibérément jeté en pâture un administrateur civile et semé la panique chez les paisibles populations de Mbodiène et Joal qui n’en demandait pas autant.
Plantons d’abord le décor. Les organisateurs de cette manœuvre (si elle en est une) lancent un simulacre de crash aérien dans une zone habitée et sous l’administration d’une autorité de la République appelée ‘Préfet’. Mais ce dernier, pourtant chargé par la loi de lancer et de coordonner les plans Orsec de secours en cas de sinistre, n’est pas averti et n’est pas au courant. Croyant bien faire, il constate l’accident et confirme son existence à la presse nationale qui sollicitait sa réaction. Et là c’est tout un branle-bas, non plus autour du crash, mais plutôt autour de la véracité des propos et de l’information confirmée par le préfet qui, du coup, induit en erreur toute la presse du Sénégal.
Pas grave me dirait-on puisque ce n’était qu’un exercice et une simulation. Mais le débat ne peut être clos pour autant car, la question qui se pose est de savoir pourquoi diantre avoir caché une telle simulation à l’autorité censée accueillir les protagonistes de l’exercice sur ses terres, puisque le préfet est supposé jouer un rôle clé en cas de sinistre du genre dans son périmètre administratif ? Le préfet est-il indigne de confiance ou serait-il subitement devenu indésirable lors d’opérations de secours comme celui du simulacre de crash de Mbodiène ? Sans avoir les réponses à ces questions, la Gendarmerie et l’armée qui se sont fendus en communiqués pour préciser que le crash n’en était pas un, ont réussi une chose : réduire le Préfet du département de Mbour en un ridicule administrateur dont la parole ne vaut que poussière aux yeux de ses administrés et du pays. C’est un traitement injuste et loin d’être un cas isolé de mépris des éléments du personnel de l’administration territoriale que les autorités de ce pays œuvrent à réduire à de simples exécutants d’ordres.
Mais au plus, ce cafouillage remet à table l’organisation et les méthodes de communications de nos forces de sécurité qui tombent depuis quelques temps dans le piège de la mauvaise relation publique lorsqu’il s’agit d’expliquer des choses et des questions qui ne sont pas que l’exclusivité de leurs corps respectifs, mais bien l’affaire de la nation toute entière. Après l’attaque rebelle de Kabeumb, l’Armée avait fermé sa voix à la presse sénégalaise et parlait au même moment aux médias français. La même chose s’est reproduit ce lundi avec un communiqué envoyé dans la soirée à des agences de presse étrangères pour annoncer un ratissage à la recherche de cinq soldats portés disparus après la même attaque de Kabeumb. Une façon très complexée de communiquer qui ne peut qu’éroder la confiance d’une opinion qui se demande ce que « son armée » tente bien de cacher.
Il convient donc de corriger vite de tels errements qui n’offrent point une image respectueuse et respectable de nos forces de sécurité nationales.
Frédéric TENDENG
COUP DE GUEULE : Le cafouillage qui mène au crash
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Quelle pertinente analyse! L’armée se laisse déshonorer par les politiciens sans patriotisme. Les militaires (sans armement suffisant) se font tuer comme des mouches par les rebelles (qui siposent d’armes lourdes telles lance-roquettes, RPG, etc).
Il y a effectivement neuf (09) morts dans l’attaque de Diégoune tous tués par les rebelles. Le véhicule militaire qui venait en renfort a été atteint et le conducteur a perdu le contrôle et on nous parle d’accident de la circulation. Quel drôle d’accident! Il n’y a qu’une seule solution à cette crise: mater les rebelles, bombarder les bases, capturer et tuer les prisoniers. Il n’y a pas d’autres issues possibles parce que les populations ne dénoncent jamais les éléments armés qui transitent dans leurs villages.
Qui veut la paix prépare la guerre. La guerre comme à la guerre. Il faut qu’on sache que la casamance est une zone de guerre. Pitié pour les familles des victimes soldats.