La candidature de Wade relance le débat sur l’homosexualité au Sénégal. Cette fois-ci c’est un haut responsable politique, soutien du président de la République , et moral ( membre actif de l’ONG religieuse Jamra) qui porte des accusations graves sur le mouvement politique de l’opposition et de la société civile dite M23 et devant la haute autorité religieuse de Touba. Selon Mactar Guèye, des leaders de cette mouvance seraient liés à des lobbies homosexuels et même maçonniques.
Dans un entretien avec le quotidien Lobs (hier, mardi), il réitère ses propos en allant même plus loin, en indexant sans cité, six personnes de ce mouvement. Selon lui ce sont ces mêmes lobies qui ont tué son frère Abdou Latif Guèye , fondateur de Jamra.
Qui sont les homosexuels au Sénéga? Sujet tabou. Xalimas fait un retour sur les lieux d’un phénomène social qui divise tout un pays.
« Une véritable tourmente s’est emparée des homosexuels sénégalais depuis que neuf jeunes ont été condamnés, le 6 janvier, par un tribunal de Dakar à huit années de prison ferme », noteLe Pays. »Cette peine traduit l’ambiguïté dans laquelle la société sénégalaise se trouve piégée. » Si le Sénégal est un pays à 95 % musulman où les imams sont vénérés, il est en même temps ouvert aux influences européennes et américaines. Pour certains, « Dakar est la capitale africaine la plus proche de New York ».
« Des personnalités politiques, des stars du monde du sport et de la musique affichent leur homosexualité, en Europe, en Amérique, sans complexe aucun », souligne le quotidien burkinabé, qui ajoute que, « de la vision à l’imitation, il y a souvent un tout petit pas, très facilement franchissable ». Le Sénégal est en outre un pays à vocation touristique, les millions de personnes qui visitent chaque année le pays déteignent d’une façon ou d’une autre sur la société, profondément divisée entre les tenants des valeurs morales et humaines traditionnelles et les partisans de la liberté de penser et du droit à la différence.
A Dakar, des voix s’élèvent pour demander la dépénalisation de l’homosexualité. A court ou moyen terme, le Sénégal, comme les 38 pays africains (sur 53) qui ont légiféré sur le sujet, devra s’y résoudre. Ne serait-ce que parce que « le village planétaire ne leur offre pas d’autres alternatives », conclut le quotidien.
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