Réduire les fractures mondiales, c’est le thème du Forum de Paris sur la Paix qui a été inauguré hier jeudi dans l’après-midi par le président français Emmanuel Macron et la vice-présidente américaine Kamala Harris.
S’il fallait retenir une phrase des débats ce serait celle du président de l’Organisation mondiale de Santé. La fin de la pandémie ne dépend plus du progrès technique, mais de notre courage politique, a déclaré Tedros Ghebreyesus, pointant du doigt les pays du G20 qui n’ont pas fait assez pour partager leurs vaccins avec les pays pauvres.
La pandémie prendra fin lorsque le monde décidera d’y mettre fin. C’est entre nos mains. Ce n’est plus une question de technologie ou de science, c’est une question de volonté politique et de courage. On nous signale environ 7000 morts par jour. Des personnes décédées du Covid-19. 7000, c’est beaucoup ! Comme vous le savez peut-être, 80% des vaccins produits jusqu’à ce jour ont été utilisé par des pays du G20. Cette inégalité vaccinale n’est pas acceptable d’un point de vue épidémiologique, économique, mais aussi moral. Si rien n’est fait, nous estimons que jusqu’à la fin de l’année, 80% des pays dans le monde n’auront même pas pu vacciner 40% de leur population.
Le président français Emmanuel Macron confirme : il reste des efforts à faire pour faciliter l’accès des pays du sud aux vaccins anti-Covid. « On vaccine dix fois moins vite sur le continent africain dans le Pacifique, dans les Caraïbes et dans certaines régions d’Asie, déclare-t-il. Il nous faut donc aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort en accélérant les dons de doses. » Le chef de l’État a demandé plus d’aide pour permettre à ces pays de produire eux-mêmes leur vaccin.
L’autre thème fort de la journée était la régulation du cyberespace, un thème cher à la France qui souhaite mobiliser des gouvernements et des entreprises en faveur d’une meilleure régulation de l’internet. Avec un certain succès : la vice-présidente américaine Kamala Harris a annoncé ce jeudi que les États-Unis allaient rejoindre l’appel de Paris, une initiative française présentée lors du premier Forum sur la Paix il y a trois ans, qui a pour objectif de rendre le cyberespace plus sûr.
Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement participent en présentiel et à distance à cette quatrième édition du Forum de Paris sur la Paix, qui rassemble également des chefs d’entreprise et des représentants d’ONG. Créé en 2018, cet événement annuel vise à instaurer un rendez-vous régulier des décideurs mondiaux à Paris à l’image de ce qui se fait à Davos en matière économique ou à Munich sur les enjeux de sécurité, deux événements très courus à chaque début d’année.