Le nombre de nouveaux cas de Covid-19 enregistré chaque semaine dans le monde a presque doublé au cours des deux derniers mois, a indiqué, hier, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) qui reste prudente sur l’établissement d’un « passeport vaccinal ».
Partout dans le monde, les cas de Covid-19 et les décès liés au virus continuent d’augmenter « à un rythme inquiétant », alerte l’Oms. À l’échelle mondiale, le nombre de nouveaux cas recensés chaque semaine a presque doublé au cours des deux derniers mois, a précisé l’agence sanitaire onusienne. « Ce taux se rapproche du taux d’infection le plus élevé que nous ayons connu jusqu’à présent pendant la pandémie », a déclaré le Directeur général de l’Oms, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse virtuelle organisée depuis Genève.
Au niveau mondial, l’Oms continue d’évaluer l’évolution de la pandémie et d’ajuster ses conseils en conséquence. En vertu du Règlement sanitaire international, le comité d’urgence de l’agence onusienne a tenu sa septième réunion jeudi. Ce comité devrait publier ces recommandations lundi, a annoncé le directeur général. « À l’échelle mondiale, notre message à tous, dans tous les pays, reste le même : nous avons tous un rôle à jouer pour mettre fin à la pandémie », a répété le Dr Tedros. A ce jour, l’Oms a enregistré plus de 138,4 millions de cas de Covid-19 dans le monde, dont près de 3 millions de décès.
Passeport vaccinal : des considérations d’ordre scientifique et éthique.
A la date du 15 avril, plus de 751,4 millions de doses de vaccins contre la Covid-19 ont été administrées à travers le monde. Interrogé sur l’établissement d’un « passeport vaccinal » pour faciliter la reprise des voyages internationaux, l’Oms s’est voulue prudente concernant cette possibilité. L’agence onusienne estime que toute décision en la matière doit être prise sur une base scientifique et en prenant en compte les conséquences sur le plan de l’équité.
« D’un point de vue scientifique, en ce qui concerne un « passeport vaccinal », l’essentiel est que vous ne soyez pas contaminé et que vous ne voyagez pas si vous êtes contaminés », a insisté la Dre Soumya Swaminathan, Scientifique en chef de l’Oms, rappelant que de nombreux pays proposent non seulement une vaccination avant les voyages mais surtout des tests (Pcr et antigènes) négatifs. « Mais nous ne sommes pas encore au stade où nous avons fixé des critères concernant le niveau d’anticorps qui est jugé comme étant protecteur », a-t-elle ajouté.
« Nous savons aussi que les vaccins ne nous protègent pas à 100% contre l’infection même s’ils sont très efficaces contre les formes graves de la maladie et contre l’hospitalisation », a rappelé la Dre Soumya Swaminathan. « Nous n’avons pas suffisamment de données concernant l’efficacité des vaccins contre l’infection ou contre les symptômes légers », a-t-elle ajouté, précisant que si des vaccins protègent, ils ne le sont qu’à hauteur de 70% ou 80%.
« Donc nous ne pouvons partir de l’idée que parce que quelqu’un est vacciné, il est absolument en sécurité et ne risque pas d’être infecté ou d’infecter d’autres personnes. C’est un fait et nous en apprenons chaque jour davantage sur la protection que confèrent les vaccins », a dit la Scientifique en chef de l’Oms.
Le deuxième écueil à l’établissement d’un passeport vaccinal est de l’ordre de l’équité alors que la situation actuelle ne permet pas un accès aux vaccins pour tous. « Je crois que nous ne pouvons pas appliquer une telle règle maintenant au niveau mondial. Cela n’est tout simplement pas possible, ne serait ce parce qu’il y a pénurie de vaccins », a dit la Dre Swaminathan.