Les pandémies n’ont pas attendues la mondialisation ni la crise du coronavirus pour s’étendre à l’ensemble du globe. Dès l’Antiquité, les maladies ont décimé des populations entières en l’espace de quelques mois voire quelques jours, déclenchant ainsi la peur. Le bilan des maladies infectieuses transmissibles fût lourd pour l’humanité.
La première pandémie documentée de l’histoire, la peste d’Athènes en 430 avant notre ère a été en réalité due à une fièvre typhoïde. Cette pandémie a comme origine l’Ethiopie. Elle est arrivée à Athènes par le port du Pirée. Elle est apparue au début de la guerre du Péloponnèse qui opposait Athènes à Sparte, en touchant de plein fouet la ville d’Athènes, sans autant épargner l’Est méditerranéen. La pandémie a duré près de cinq ans. Athènes a perdu environ 100 000 de ses 300 000 habitants.
Nous avons aussi la grippe asiatique de 1956 qui est la deuxième pandémie la plus mortelle après celle de 191. Elle causera deux à trois millions de morts dans le monde, dont 100.000 dans l’hexagone, soit 20 fois plus qu’une grippe saisonnière classique. Partie de Chine, le virus gagne Hong Kong, Singapour, et Bornéo, puis l’Australie et l’Amérique du Nord avant de frapper L’Europe et L’Afrique. Cette dernière a marqué les débuts des premiers vaccins antigrippaux efficaces.
Rappelons aussi la grande peste noire de 1347. Elle atteint d’abord la ville de Caffa, en Crimée, puis se propage rapidement en Syrie, en Égypte et au Maghreb, puis dans toute l’Europe de 1347 à 1352. En outre des recherches ont pu montrer, l’épidémie aurait même pu traverser le Sahara via les caravanes marchandes, et ravager l’Afrique de l’Ouest, de l’actuelle Côte d’Ivoire au Nigeria. En quelques années, la peste noire tue plus d’un tiers de la population des pays touchés, avec un taux de mortalité qui grimpe à plus de 50% dans les grandes villes surpeuplées, comme Paris, Londres ou Hambourg – et jusqu’à 80% à Florence.
L’année 2019-2020 est marquée par une tragédie, il s’agit de la Covid-19 qui n’épargne aucune zone géographique. La Covid-19 est la maladie infectieuse causée par le dernier coronavirus qui a été découvert. Ce nouveau virus était méconnu avant l’apparition de la flambée à Wuhan le 16 novembre 2019 dans la province de Hubei en Chine centrale.
Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié l’épidémie de Covid-19 de pandémie mondiale. A la date du 23 mars 2020, la Covid- 19 touchait 189 pays. Face à cette situation marquée par une évolution rapide, les états tentent à différents niveaux d’engagement et d’efficacité, de freiner la propagation de la maladie. C’est ainsi que des mesures barrières sont mises en place sans oublier les restrictions et dispositions prises très tôt, malgré tous ces efforts, la maladie continue de faire des ravages partout dans le monde.
A la date du 4 aout 2020, il est recensé plus de 18,7 millions de cas dans le monde et 707.000 décès dus à la Covid-19 selon The coronavirus App. Les impacts du coronavirus ne se limitent pas seulement sur le nombre important de morts, ils sont bien visibles sur le plan politique, économique et social.
Sur le plan politique, il est noté une perturbation du pouvoir exécutif surtout dans les états ou les responsables politiques avaient été contaminés (Boris Johnson, Jair Bolsonaro, Donald Trump …). Cette crise a causé une restriction des libertés, le 9 décembre 2020, une organisation intergouvernementale (International Idea) s’inquiète des mesures problématiques pour les droits humains ou du respect des règles démocratiques pour combattre la pandémie de Covid-19. De l’Inde aux Etats-Unis en passant par la Chine ou la Bulgarie, plus de six pays sur dix ont pris des mesures considérées comme illégales, disproportionnées sans limites. Elle a impacté sur des élections, aux Etats-Unis, les américains ont voté en masse pour l’élection présidentielle en novembre 2020 entre autre grâce à un système de vote par correspondance et au vote par anticipation du « jour j ». Le taux de participation est de 67% soit 144 millions de votes, un niveau jamais atteint jusqu’ici d’après les experts. Des élections et des votes populaires sont reportés : 58 pays ont choisi de reporter leurs scrutins à cause de la Covid-19.
Ce virus qualifié de clarificateur car il révèle des tendances préexistantes mais aussi les amplifie ou les accélère. Il cristallise des éléments désormais familiers : la rivalité sino-américaine, intensifiée par la crise ; l’abdication du leadership américain porté à son paroxysme par la gestion trumpienne de la Covid-19 ; la crise du multilatéralisme en état de quasi-mort cérébrale illustrée par la défaillance de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Sur le plan économique : le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies prévoit, au mieux, une décélération de la croissance de 2,5 % précédemment prévue pour 2020. Dans un scénario plus pessimiste, il prévoit une récession de l’économie mondiale de 0,9 %. Selon l’étude, la gravité du ralentissement dépend principalement de deux facteurs : la durée des restrictions à la circulation des personnes et des activités économiques au sein des grandes économies, et l’ampleur et l’efficacité réelles des ripostes budgétaires à la crise.
La diminution du pouvoir d’achat, de la capacité de production et de distribution de nourriture et l’intensification des taches de soins ont des impacts différenciés et affectent fortement les pauvres et les personnes vulnérables. Ces derniers ont une incapacité à faire face à la perte d’emplois et de revenus, à l’augmentation de prix des denrées alimentaires et à l’instabilité de la disponibilité alimentaire.
La Covid-19 a des impacts directs et indirects sur la sécurité alimentaire et la nutrition, dont les effets dépendent de la situation de base des communautés, des pays et régions, ainsi que de leur résistance aux chocs. Cette situation de la sécurité alimentaire et de la nutrition peut faciliter la progression de la pandémie par affaiblissement du système immunitaire (réduction de la capacité à prévenir et à combattre les maladies, y compris les maladies infectieuses).
Sur le plan social : la pandémie a créé de nouvelles inégalités insuffisamment prises en compte. Les cols blancs apprécient le télétravail, les cols bleus n’y ont pas accès. Les jeunes ont parfois le sentiment que leur avenir est sacrifié pour la sécurité des seniors. Les professions de « première ligne » comme les médecins et les infirmiers, paient un prix démesuré à la crise. Celle-ci frappe de manière inégale des sociétés dont la plupart avaient déjà connu auparavant une forte amplification des inégalités.
Et pourtant, la lutte contre la covid-19 nécessite une forte mobilisation des sociétés et un haut degré de consensus, son absence laisse la place à l’autoritarisme étatique.
Aux Etats-Unis, la carte de progression de la pandémie coïncide dans une large mesure avec la carte électorale. Les Etats densément peuplés des deux côtés, atlantique et pacifique, sont beaucoup plus touchés par la Covid-19 que ceux de l’intérieur du pays. Or, les premiers sont acquis au Parti démocrate, les seconds à Trump.
Les premiers réclament le confinement et la solidarité. Les seconds de pouvoir rouvrir leurs business afin qu’on leur restitue leurs vies. Ce clivage en recoupe un autre : les minorités ethniques vivant dans les grandes villes densément peuplées, sont touchées de manière disproportionnée, par rapport aux blancs, majoritaire dans l’Amérique rurale.
Il est aussi important de noter les mouvements de contestation des mesures sanitaires dans plusieurs pays d’Europe pour enrayer la pandémie. Ces mouvements ont parfois donné lieu à des manifestations, comme en Belgique mettant la convention européenne des droits de l’homme et en Allemagne. Le 1er août 2020, la manifestation « la fin de la pandémie Jour de la liberté » a rassemblé plus de 17000 personnes à Berlin. En novembre 2020, les pays européens se reconfinent les uns après les autres, et la contestation sociale prend de l’ampleur particulièrement en Espagne et en Italie.
Les fermetures d’établissements scolaires liées à la pandémie de covid-19 ont eu un impact très variable sur les enfants du monde entier, tous ne disposant pas des mêmes opportunités, outils ou accès nécessaires pour poursuivre leur éducation. Pour des millions d’élèves, la fermeture de leurs écoles n’a pas constitué une perturbation momentanée de leur éducation, mais la fin abrupte de celle-ci. En Inde par exemple, depuis la pandémie, le taux de suicide est à la hausse selon le National Crime Records Bureau. Les écoles étaient mal préparées pour offrir un enseignement à distance à tous les élèves de manière égale.
Dans Le monde du travail il est note un bouleversement présentant des effets spectaculaires sur l’emploi, les moyens de subsistance et de bien être des travailleurs et de leurs familles, ainsi que sur les entreprises du monde entier, en particulier les petites et moyennes entreprises. Tandis que dans certains secteurs, des entreprises ont réussi à tirer parti d’internet pour maintenir leurs activités, ouvrant la voie à des innovations passionnantes dans le monde du travail, des millions de travailleurs ont perdu leurs moyens de subsistance.
Avec tous les efforts fournis par les différents Etats, le coronavirus continue de régner donc il devient nécessaire de s’interroger sur sa gestion
Les fermetures d’établissements scolaires liées à la pandémie de covid-19 ont eu un impact très variable sur les enfants du monde entier, tous ne disposant pas des mêmes opportunités, outils ou accès nécessaires pour poursuivre leur éducation. Pour des millions d’élèves, la fermeture de leurs écoles n’a pas constitué une perturbation momentanée de leur éducation, mais la fin abrupte de celle-ci. En Inde par exemple, depuis la pandémie, le taux de suicide est à la hausse selon le National Crime Record Bureau. Les écoles étaient mal préparées pour offrir un enseignement à distance à tous les élèves de manière égale.
Toutefois rappelons qu’au cours des dernières décennies, la Chine et le Sud-Est asiatique ont régulièrement été le théâtre d’émergences virales aux conséquences internationales, en particulier de zoonoses. La grippe asiatique (H2N2) à l’origine de la pandémie de 1957-1958 a ainsi été identifiée pour la première fois dans la province chinoise de Guizhou. La pandémie de 1968-1969 a démarré à Hong-Kong. Plus récemment, le SRAS est apparu en Chine en 2002, dans la province du Guangdong, avant de se répandre au niveau international, et l’origine de la transmission humaine du virus H7N9 a été identifiée dans la région de Shanghai.
Il est ainsi note que les pandémies ont pu se rependre dans le monde des déplacements.
La densité de population et les contacts avec les animaux sont aussi des facteurs importants. Les marchés humides dans le Sud de la Chine, qui rassemblent dans un même lieu des espèces sauvages d’écosystème divers, ce qui par ailleurs est une pratique normalement interdite en Chine, favorisent non seulement la transmission inter espèces mais aussi le passage de virus de leur hôte animal à l’homme. Dans ce contexte, prévenir efficacement de nouvelles émergences virales implique de limiter les risques de transmission entre les animaux et les hommes. Un rapport des renseignements américains n’exclut pas l’hypothèse d’un accident de laboratoire même si celle d’une exposition naturelle à un animal infecte est considérée comme plus ‘ probable’. La vérité sur les origines du Covid – 19 éclatera – telle un jour ? La Covid -19 représente-t-elle un défi pour les scientifiques ? Voilà autant de questions que se pose le commun du mortel.
PAPA IBRAHIMA DIANE
CAMBRIDGE INTERNATINAL FACILITATOR
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