Les obsèques des onze victimes du crash d’avion survenu lundi 11 février au Libéria ont eu lieu ce mercredi au Palais du peuple de Conakry en présence du président Alpha Condé.
La Guinée pleure ses morts suite au crash d’avion qui a coûté la vie au chef d’état-major général des armées, le général de division, Souleymane Kéléfa Diallo, ainsi qu’à dix autres militaires. L’esplanade du palais du peuple où était exposé les corps pour rendre un dernier hommage aux disparus a affiché complet. La tristesse se lisait sur le visage des uns et des autres. L’émotion était grande.
Visiblement très touché par cette disparition, le président guinéen Alpha Condé, vêtu d’un costume noir et de lunettes de soleil noires, a, en peu de mots, invité l’armée à renforcer la cohésion et à resserrer les rangs afin de bâtir une armée républicaine au service du peuple.
Faisant allusion au général de Division Souleymane Kéléfa Diallo, alpha Condé a déclaré que « c’est une perte pour la Guinée » notamment en ce qui concerne le chantier de la restructuration des forces de défense et de sécurité entamé depuis son accession au pouvoir en 2010. Il a par ailleurs adressé ces sincères condoléances aux familles éplorées, à l’armée ainsi qu’au peuple de Guinée.
Pour terminer, le président Alpha Condé a remercié ses hôtes qui ont effectué le déplacement à savoir les chefs d’Etat majors du Burkina, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et la délégation du Libéria conduite par le ministre libérien de la Défense.
Appel à la paix
En marge de cette cérémonie funèbre, les onze militaires ont été décorés à titre posthume pour service rendu à la nation. Le général de Division Souleymane Kéléfa Diallo a été élevé à la « dignité de grand officier ». Les dix autres militaires ont été faits « commandeur ».
Ce drame se tient au moment où l’opposition et le pouvoir n’arrivent pas à trouver un accord sur le processus des élections législatives, notamment sur le cas de l’opérateur de saisie Waymark et du vote des guinéens de l’étranger. Deux revendications non négociables pour l’opposition.
Le premier imam de la mosquée Fayçal de Conakry, El hadj Saliou Camara, a profité de cette occasion pour lancer un appel à l’opposition et au pouvoir pour privilégier le dialogue. « Aujourd’hui, nous enterrons ces militaires qui ont été rappelés par Dieu. Ils seront jugés par leurs actes. C’est pour quoi pour l’amour de Dieu et de la patrie, j’invite le pouvoir et l’opposition à résoudre leurs problèmes par le dialogue. La paix dans ce pays est fragile et nos responsabilités sont engagées », a-t-il déclaré.
L’opposition guinéenne réunie au sein du Collectif, de l’ADP et du CDR, appelle à une manifestation le lundi 18 et 19 février sur l’ensemble du territoire national.
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