Kwabena Donkor, le ministre de l’Électricité du Ghana, a rendu sa démission au président John Mahama. En cause : son échec à mettre fin aux délestages qui plombent l’économie ghanéenne, rapporte « Reuters ».
Le ministre de l’Électricité du Ghana, Kwabena Donkor, a démissionné de son poste le 31 décembre. Une décision qui, selon Reuters, est intervenue à la suite de discussions avec le président John Dramani Mahama, organisées la veille. Ce même jour, le ministère de l’Électricité avait publié un communiqué annonçant la fin du Dumsor. Ce terme, qui tiré de l’ashanti et peut être traduit par « éteindre/allumer », est devenu populaire au Ghana pour désigner les nombreux délestages qui affectent le pays.
En février 2015, Kwabena Donkor s’était engagé à démissionner si cette crise électrique n’était pas résolue avant la fin de l’année. Le communiqué du ministère de l’Électricité, signé par son responsable de la communication, annonçait « la fin du programme de délestage électrique » grâce à une augmentation des capacités installées dans le pays et saluait « la patience et la compréhension des Ghanéens durant ces moments difficiles ».
Retard
Cette annonce ne correspondrait pas à la réalité du terrain. Et le président John Dramani Mahama n’a pas apprécié les résultats du ministère de l’Électricité, créé en février 2014 afin, justement, de répondre à une crise électrique qui court depuis 2012, rapporte Reuters.
Selon une source gouvernementale citées par l’agence de presse, « le président était mécontent de la performance de Kwabena Donkor, en particulier dans le traitement de la crise de l’électricité. Il a accepté la démission et l’a remercié pour son service ».
Les pannes d’électricité ont entraîné un retard de croissance dans l’industrie ghanéenne et ont nettement affecté la popularité du gouvernement avant les élections prévues fin 2016.
Selon les estimations de la Banque mondiale, le Ghana perd en moyenne 1 point de croissance par an du fait des fréquentes coupures d’électricité.
Déficit
Selon les chiffres de Volta River Authority (instance publique chargée de la production d’électricité au Ghana), les capacités électriques installées dans le pays atteignent aujourd’hui 2 846 mégawatts (MW), dont 2 104,5 MW assurés par la VRA, le reliquat provenant des producteurs indépendants.
Le déficit électrique du pays est estimé entre 400 et 700 MW en période de pic de consommation, révèle un rapport [PDF] de l’agence américaine USAID, conduite dans le cadre de l’initiative Power Africa. Selon la même source, pour soutenir la croissance économique du Ghana, l’addition de quelque 200 MW de capacité de production électrique sera nécessaire chaque année au cours des deux prochaines décennies (pour un total de 4 000 MW supplémentaires).
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