XALIMANEWS-Dans un entretien avec ITV, Felwine Sarr a évoqué la crise politique qui secoue le Sénégal. Le journaliste, écrivain, économiste et universitaire, de revenir sur la cause de la situation explosive qui frappe le pays de Senghor, que l’on peut qualifier de coup d’État institutionnel.
Très en verve, Felwine Sarr revient sur la cause principale de cette crise. « En fait, nous vivons cette crise pour la bonne et simple raison que le président a pris un décret le 3 février dernier, dans lequel il arrête le processus électoral et il a fait dans la foulée où sa majorité a voté une loi, pour non seulement entériner ce fait mais rajouté de fait 10 mois à son mandat présidentiel alors que c’est le suffrage universel qui décide qui doit être président et que la durée du mandat relève d’une disposition d’intangibilité de la constitution. » A-t-il avoué. Pour lui, « On ne peut pas ajouter une journée ou retrancher une journée. Et je pense que la majorité des Sénégalais ont le sentiment d’un hold up institutionnel, et donc c’est ce qui entraine la crise. »
Pour ce qu’on peut appeler un coup d’état institutionnel, le journaliste pense que le mot est bien adapté. « Je pense qu’il faut pas avoir peur des mots, c’est un coup d’état institutionnel parce qu’en fait, il (Macky Sall) n’a pas le droit de prendre un tel décret. Et l’assemblée n’avait pas le droit de déroger sois disant à une norme constitutionnelle« , avoue l’Écrivain, qui dans la foulée argumente, « Une norme constitutionnelle on la révise ou on change la constitution, mais l’article 33 est clair dans son alinéa 7. Il frappe l’intangibilité, la forme républicaine, la durée du mandat et le mandat lui même. »
Dans un pays où on parle de coup d’État comme le Sénégal, et où on peut parler de recul voire dégringolade démocratique, l’Universitaire lâché : « Oui je pense que les termes sont ce qu’ils sont, en fait ce qu’il faut observer c’est la réalité. Ces dernières années, manifestations interdites, opposants mis en prison, la presse attaquée, la liberté d’opinion violentée. Plus de 1000 individus qui ont juste exercé leurs droits citoyens à exprimer leurs opinions, à manifester ou qui ne sont pas d’accord, sont dans les geôles. La liste est longue, qui montre à souhait que depuis quelques années, nous ne sommes plus la démocratie que nous pretendions être et que le régime actuel a décidé de fermer l’espace public, de ne pas se soumettre au droit. »