(Dakar) Des analystes financiers sont d’accord avec le président de la République qui a recadré mardi à Dakar la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), indiquant qu’elle n’a pas été créée par les Etats pour des placements à l’extérieur, mais pour financer les économies des pays membres.
Cette réflexion exprimée en marge de la table ronde sur le financement du Programme national d’investissement agricole (PNIA), – une initiative de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD)-, survient dans un contexte électoral en vue de l’attribution du poste du président de la Commission de la CEDEAO.
Le président Wade, dont le candidat, Abdou Aziz Sow, semble n’avoir aucune chance pour passer devant son challenger burkinabé Désiré Ouédraogo, aurait-il eu un mouvement d’humeur ?
Des analystes financiers ont cependant « apprécié » la sortie du président de la République. Selon eux Me Wade a raison de « recadrer la BCEAO » qui oublie qu’elle sert d’abord les Etats et leur plans de développement.
« Une banque est créée pour financer des économies et non pas de faire des placements à l’extérieur. Une banque centrale n’est pas créée pour gagner de l’argent mais pour avoir des ressources et financer l’économie », a déclaré le président Wade, selon l’Agence de presse sénégalaise.
« Le président Wade a raison de s’étonner que des Etats de la CEDEAO rencontrent des difficultés alors que leur argent est dans les banques. Ce n’est pas le gouverneur de la BCEAO qui dicte sa loi, il est un employé à qui les Etats membres exigent de s’acquitter avec transparence, droiture et compétence leur agent. Maintenant, il y a des équilibres et des mécanismes qui permettent un équilibre. »
Me Wade s’est ému que la BCEAO ait placé 4.000 milliards de francs CFA à l’extérieur, mêmes s’il a précisé qu’elle a rapatrié ces fonds. A l’instar du président Wade qui a déploré l’insuffisance des crédits à moyen terme dans le secteur agricole, les analystes financiers estiment que la « BCEAO a raté le rendez-vous de l’agriculture. »
« Ce n’est pas dans ce volet qu’il y a ratage, c’est valable pour le commerce intra régional, c’est valable pour l’immobilier etc. Les grands travaux créateurs de revenus sur de longues périodes et de niches de développement en effets induits ont lourdement manqué. La conséquence en est que les pays se sont retrouvés obligés de prendre sur leur budget national pour assurer des financements de projets public.
« Des déséquilibres se sont faits rapidement, pendant ce temps, la BCEAO plaçait son argent à l’extérieur. Dans un tel contexte, l’argent se fait rare et comme il a un coût, le crédit devient très lourd. C’est un suicide. »
CF/ASI24
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