Les jeunes investissent, de plus en plus, « les art de la rue ». Des talents nouveaux émergent dans les domaines aussi variés que le slam, le street wear, le rap et les rollers. L’effet de la mode et la mondialisation des cultures a fini d’influencer des jeunes de toutes les classes sociales. Nous avons rencontré des jeunes du mouvement hip hop, le week end dernier, à l’occasion d’une manifestation des « arts de la rue », événement organisé sous l’appellation « Bee street » par la très entreprenante styliste modéliste sénégalaise, Selly Raby Kane.
C’est un mot qui est au bout de toutes les lèvres des jeunes du monde entier, notamment ceux qui s’activent dans l’art, la musique, la culture en général. La culture urbaine est devenu un leitmotiv, un mode vie, un concept qui se développe et prend, de plus en plus, d’ampleur au Sénégal. On a pu voir la pluralité de ses expressions à la faveur de la rencontre « Bee street » du samedi dernier au quartier Sacré Cœur 3, organisée par la styliste modéliste Selly Raby Kane.
Dans le milieu des jeunes branchés de la culture urbaine, des festivals et des soirées sont très souvent organisés, laissant éclater, au grand jour, le talent et l’ingéniosité de ces jeunes adeptes du mouvement. Aujourd’hui, les doctrines sont florissantes sur la définition de la culture urbaine. Elles correspondent souvent aux différents courants composant la culture urbaine à savoir le rap, le hip hop, le slam, le graffiti, le street wear, la mode urbaine etc. C’est ainsi que la culture urbaine concerne, aujourd’hui, les nouvelles formes culturelles à savoir le hip hop, le rap, le slam, le graffiti, le tag et autres. A l’origine, c’est en banlieue que les arts de la rue ont pris naissances, particulièrement dans les espaces publics où ils s’expriment librement dans un langage truffé de symboliques, de messages codés.La culture urbaine a fini de se répandre à travers les continents avec les nouveaux média et les échanges. Mondialisée, elle a atteint et s’est intégrée facilement dans la société sénégalaise, portée par des jeunes issus de différents milieux sociaux.
La culture urbaine et le hip hip
Le rap (rythme and poetry), est une des nombreuses composantes de la culture urbaine. Il est « une forme d’expression vocale sur fond musical appartenant au mouvement culturel hip -hop apparue au milieu des années 1970 dans les ghettos noirs aux Etats-Unis ». Selon le rappeur du groupe I Science, Stephen Bassène, l’arrivée de la culture urbaine au Sénégal est facilitée par l’influence française, notamment à travers des rappeurs issus de la banlieue comme Mc Solar dans les années 90. De jeunes sénégalais ont investi ce mouvement. Et plus d’une décennie après, ils sont devenus de grands artistes dans cette musique révolutionnaire. Ils ont pour noms Didier Awadi, Deug e Tee, les ex compagnons du groupe Pbs, Ndongo J et Fady Fredy du groupe Dara Ji Familly, leur ex membre, Lord Alladji Man, Keity, Iba, Matar le Cagoulard et d’autres.
Le Sénégal compte actuellement des graffeurs aux talents incontestables. Les fresques sur les grandes avenues, les artères et places publiques ont fini par faire partie du décor dakarois. Les adeptes de cet art urbain ont pour noms, Docta, le précurseur, Madzo, Mom /So4, Diablos, Graffix etc.
Le Slam.
C’est une autre branche de la culture urbaine. Situé entre « la joute oratoire, la poésie et le one man show, le slam est un art oratoire où quiconque veut s’exprimer occupe la scène sans obligation de bibliographie poétique, de thématique, de mémorisation ou de format de texte ». Au Sénégal, le slam a fini par s’imposer et les adeptes sont de plus en plus nombreux. Matador, l’emblématique rappeur du groupe MBG44 de la banlieue de Thiaroye en est le précurseur. Depuis, le slam a connu de nouveaux disciples en l’occurrence, « Sceptique », « Zabir » et compagnie. Ils organisent souvent des soirées en ville, tous les deux vendredis, pour donner libre cours à leurs amours de déclamer des vers.
La Mode urbaine.
Elle est, quant à elle, incarnée au Sénégal par la jeune styliste, modéliste, Selly Raby Kane. Depuis plus de trois ans, elle s’active dans la mouvance hip hop en organisant à la fois un défilé et une soirée « Bee street » dédiée à l’art de la rue où les graffeurs, slameurs, rappeurs, danseurs se retrouvent en pleines rues pour laisser éclater leurs talents. 0Aujourd’hui, ils font partie des adeptes du mouvement hip hop. Les jeunes qui la pratiquent viennent généralement de la classe moyenne du fait de la cherté de leurs équipements. La tête de file de ce mouvement est, sans doute, Bachir qui a décidé d’en faire un travail à temps plein.
La classe moyenne a investi la culture urbaine : La culture urbaine ne se développe plus seulement dans la banlieue.
La tendance a été bouleversée depuis quelques temps au Sénégal par les jeunes issus de la classe moyenne. Aujourd’hui, note Stephen Bassène du groupe « I Science », beaucoup de jeunes issus des classes sociales dites moyennes et aisées ont investi le mouvement hip hop et s’incrustent dans la culture urbaine. Des jeunes issus des quartiers résidentiels de Sacré cœur 3, Vdn, Mermoz et autres s’activent dans la culture urbaine et leurs talents sont reconnus dans le milieu.
Quand la classe moyenne s’intéresse à la culture urbaine, certains pensent que c’est par effet de mode.
Selly Raby Kane, l’organisatrice de l’événement ‘’ Bee street’’, est d’avis que la culture urbaine mérite plus de considérations, comme c’est le cas dans les pays développés. L’événement qu’elle a organisé le weekend dernier à Sacré Coeur3 Pyrotechnie est destiné, soutient-elle, à faire éclore les talents de jeunes issus de différents milieux sociaux du pays.
La présence de graffeurs étrangers au Sénégal dans le milieu de la culture urbaine comme Kensa semble conforter la thèse de Selly Raby Kane. En effet, l’universalité de la culture a fait que des graffeurs européens puissent s’exprimer dans le même langage que ceux de leurs homologues sénégalais. Pour Kensa, Ariane Bienvenue de son vrai nom, la culture urbaine, notamment le graffiti permet de s’affranchir et d’explorer d’autres voies en enrichissant ses connaissances. La culture urbaine est cette expression qui lui permet de s’exprimer dans un langage expressif et d’assouvir sa passion artistique.