Face à la multiplication des attaques sur Internet, le gouvernement sénégalais a décidé de réagir en prenant des mesures préventives. Grâce au soutien de l’entreprise Meta et de la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP), les autorités ont mis au point un programme éducatif. Retour sur les premiers résultats, prometteurs, de ce dispositif.
Les hackers, fléau du web africain
Entre janvier et août 2020, 28 millions de cyberattaques ont été enregistrées en Afrique. Ces agressions numériques ne sont pas sans conséquences sur l’économie du continent. Les pirates informatiques sont ainsi responsables de la perte de 4,12 milliards de dollars, soit plus de 10 % du PIB des pays africains.
Les mauvaises habitudes des internautes
Pour comprendre la facilité avec laquelle les hackers s’en prennent aux internautes africains, il faut prendre en compte le manque de précautions dont font preuve les victimes sur la toile. Une enquête d’ExpressVPN sur les mots de passe révèle que la majorité des usagers du web ne sont pas assez prudents.
Trop souvent, les mots de passe sont faciles à deviner. La plupart d’entre eux sont constitués d’une suite logique de chiffres, de lettres, ou bien d’une expression banale. Aux États-Unis, par exemple, c’est « iloveyou » qui est le plus fréquemment utilisé.
Comme le soulignent les auteurs de l’étude, il est important de choisir un mot de passe long, complexe, totalement aléatoire et unique. Il faut privilégier la difficulté et ne pas chercher à constituer une formule logique. Mais pour protéger davantage ses citoyens, le gouvernement sénégalais a décidé d’aller encore plus loin dans la cybersécurité.
Le Sénégal réagit face à la recrudescence des cyberattaques
« Ma vie en ligne » est le nom donné à un programme pédagogique élaboré par le gouvernement en partenariat avec Meta. Ce dispositif permet de former les enseignants aux dangers d’Internet. Ces derniers transmettent ensuite les informations à leurs élèves et les aident à adopter les bons gestes sur la toile.
Mais pour n’exclure personne, les autorités sénégalaises ont également lancé le projet « Mon univers digital », qui s’adresse aux jeunes déscolarisés. Le but est de former à la citoyenneté numérique les personnes exclues du système scolaire et leur permettre d’acquérir de solides compétences informatiques. Une plateforme digitale a ainsi été mise en place, contenant de nombreux modules de formation.
Le Sénégal souhaite ainsi devenir un leader du continent en termes de lutte contre la cybercriminalité. En formant ses citoyens au bon usage des réseaux sociaux, à une lecture critique des informations circulant sur le web et en leur permettant d’adopter les bons gestes pour se protéger, le pays espère réduire considérablement le nombre de cyberattaques.
Ces deux programmes ont vu le jour en 2022 sont encore en phase de test. Mais déjà, les premiers élèves ayant suivi les cours s’en disent satisfaits. Ces dispositifs pourraient inciter d’autres pays d’Afrique de l’Ouest à mettre en place des formations similaires pour faire barrage aux hackers qui sévissent sur le web africain et permettre aux populations de mieux profiter du développement économique que permet Internet.
