Après «Mame Fallou», sa première production qu’elle considère comme sa carte d’identité, la native de Khombole revient sur le devant de la scène musicale avec «Dara wessouwoul» (Il n’est jamais trop tard), un album de six titres avec des thèmes différents. L’ancienne choriste de Salam Diallo, de Fallou Dieng et récemment de Thione Seck trace sa voie et affiche son dessein de s’imposer dans le milieu artistique. Entretien !
Comment se passe la promotion de votre album ?
Je suis partie en Angleterre trois jours après la sortie de l’album et je suis revenue le vendredi dernier. Mais j’ai maintenant toute la latitude pour bien faire sa promotion. Car un album, c’est comme une grossesse, il faut le suivre du début jusqu’à l’accouchement et sa maturité.
Quels sont les thèmes que vous y abordez ?
L’album contient six titres et s’intitule «Dara wessouwoul», avec des titres tels que «Émigrés», «Bégué» (jouissance), qui traite des relations dans le couple, «Xaarit» (amitié), car c’est devenu difficile de reconnaître ses vrais amis. «5 ans» était déjà un single disponible sur le marché.
Quels sont vos objectifs à travers cet album ?
Mon premier album était ma carte d’identité, mais celui-ci est pour ma confirmation. Je l’ai longtemps préparé, car j’ai choisi de faire de la musique un métier et je me dois de donner le maximum pour faire plaisir au public.
Vous êtes passée par l’orchestre de Salam Diallo. Comptez-vous continuer, à l’avenir, à faire les chœurs pour lui ?
Je ne fais plus les chœurs pour lui, car je me concentre sur ma carrière personnelle. Chaque artiste veut mener son propre projet. Quand on finit d’apprendre, l’intérêt est de s’en servir au bénéfice des autres qui sont derrière soi.
Pourquoi vous avez pris cette décision ?
C’est une fierté de faire des chœurs pour des artistes tels que Salam et Thione. Je peux toujours le faire dans un studio pour produire un album, mais plus jamais dans des soirées. C’est valable pour tous les artistes.
Vous chantez les émigrés dans votre album. Est-ce dû à votre statut de femme de l’un d’eux ?
Mon mari ne passe pas plus de deux à trois mois en Europe sans revenir au Sénégal. Mais il se trouve que je suis une fois allée en Espagne et je me suis rendue dans les champs pour voir comment les jeunes sénégalais qui sont là-bas vivent. C’est ainsi que j’ai décidé d’encourager leurs épouses qui sont restées au pays de continuer à les soutenir, car ce n’est pas du tout évident pour eux à l’étranger. J’ai vu les conditions dans lesquelles ils vivent et tout leur souhait, c’est d’avoir assez d’argent pour leur faire plaisir.
Vous dites aussi «Bégué» dans votre album. Pouvez-vous expliquer ce terme ?
À chaque fois que deux personnes se marient, cela ne peut pas plaire à tout le monde. C’est pour cela que je dis «Bégué», car le ménage concerne, avant tous, les deux conjoints. Ils doivent vivre leur amour, en jouir et ne pas se préoccuper des commentaires.
Beaucoup de chanteuses divorcent d’avec leur mari. Quelle est, selon vous, la raison qui les pousse à le faire ?
Je ne souhaite pas me prononcer sur cette question, car je suis très sensible. Peut-être que mes consœurs artistes qui ont divorcé ne le souhaitaient pas. Mais c’est très difficile de vivre en artiste. (Elle coupe : les larmes commencent à couler sur son visage et sa voix tremble). C’est mon métier, mais beaucoup de personnes ne comprennent pas ce que nous vivons. Je ne pense pas qu’une femme qui a son ménage puisse se lever un jour pour souhaiter une séparation avec son mari. J’aime mon mari et je chercherai toujours à lui faire plaisir ainsi qu’à ma belle-famille.
Ne pensez-vous pas qu’elles sont souvent victimes de leur succès ?
La plupart des gens pensent que la faute vient des femmes artistes, mais c’est loin d’être le cas. Ils doivent savoir que nous avons aussi un cœur et vivons comme toutes les femmes. Nous pouvons être célèbres, mais nous resterons toujours des femmes et des épouses. D’ailleurs, c’est moi qui ai préparé le déjeuner aujourd’hui (hier, Ndlr), car je crois fermement que je suis une femme avant tout. C’est seulement quand je suis sur la scène que je me rappelle que je suis une artiste.
Comment avez-vous connu votre époux ?
J’ai connu mon mari quand j’étais dans le groupe de Salam Diallo pour qui je faisais les chœurs. C’est lui qui nous a présentés et notre amour est aussitôt né. Je n’ai pas hésité, car la femme n’a de valeur que dans le mariage.
Est-ce qu’il aime votre métier d’artiste ?
Il aime plus ce que je fais que moi-même. Même quand je ne me sens pas bien pour aller jouer, c’est lui qui m’encourage à le faire. Il m’aime et me comprend dans mon métier.
Quel genre de mari avez-vous et êtes-vous jalouse ?
Il a toutes les qualités qu’on désire trouver chez un homme. Je suis son unique épouse, mais je n’ai pas peur d’avoir des concurrentes. (Rire). J’ai grandi dans une famille polygame et je ne suis pas jalouse. Je suis une femme et les filles qui aiment mon homme peuvent venir.
Il se disait récemment que vous étiez divorcée…
Depuis que je me suis dans les liens du mariage, je n’ai jamais demandé le divorce et mon époux n’a jamais voulu se séparer de moi. Ce ne sont que des rumeurs et on ne peut pas empêcher les gens de parler. Mais, je souhaite mourir dans mon ménage et qu’il m’enterre.
Et vos relations avec Coumba Gawlo Seck ?
Il n’y a rien entre nous deux. Seulement nous n’avons plus de temps pour nous voir assez souvent. Elle reste toujours mon idole et je la considère comme une grande sœur. C’est une battante et j’ai beaucoup appris avec elle.
Qu’est-ce qui vous a poussée à vous dépigmenter ?
Un artiste ne doit pas se cantonner dans un même style. C’est parfois bon de changer. C’est vrai que j’avais un teint noir, mais mon entourage et certains de mes fans apprécient mon changement de peau. Je n’utilise aucun produit qui pourrait me poser des ennuis sanitaires.
lobs.sn
quelle villagoise………………alors………………….