Dakar. Ariane, l’homosexuel se confesse: « Mon plus vieux partenaire a soixante deux ans… Je fais le « Oubi » et le « Youss » »

Appelons le Ariane, le nom du mari de la célèbre actrice du fameux feuilleton indien qui passait il y a quelques mois sur une chaîne de télévision. Il est jeune, à la fleur de l’âge, la trentaine consommée avec des parents très pieux. Malgré tout, il a choisi un chemin que personne ne voudrait pour son enfant. L’homosexualité. Il s’habille très cher et très chic et a un penchant pour les hommes dont le plus vieux a soixante deux ans et le plus jeune dix neuf. Il ne s’en cache pas même si parfois ils sont la risée de tout un quartier. [Xalima.com] Il a choisi de parler à La Sentinelle pour, dit-il lancer un message à l’endroit de beaucoup de parents. Il nous a reçus dans un hôtel de la place.

La Sentinelle : présentez-vous aux lecteurs

Ariane : je n’ai pas besoin de me présenter car les lecteurs n’ont pas besoin de connaître mon nom mais ce que je dis.

L S : Quel métier exercez-vous actuellement ?

Ariane : Je suis tailleurs et fais de belles choses pour mes clients. Grâce à Dieu, je ne me plains pas, les affaires matchent très bien.

Donc, je dis que l’homosexualité ne s’apprend pas parce que si un petit garçon est constamment violé sans que ses parents ne soient au courant il peut grandir avec l’idée selon laquelle les rapports sexuels entre hommes sont permis. Je peux vous dire que les garçons sont violés un peu partout dans la ville mais ceux qui sont efféminés courent beaucoup plus le risque que les autres.

L S : Au-delà de la couture quelle autre activité faites-vous ?

Ariane : J’aide des gens dans le besoin parce que je suis membre d’une association qui s’active dans la lutte contre la pandémie du sida. Ce qui fait que depuis plus de dix ans je suis dans cette lancée en distribuant des préservatifs et organisant des causeries pour la sensibilisation.

L S : Malgré ton métier dont tu dis être fier et tes parents qui ont tout fait pour ta réussite, tu as choisi le chemin de la déviance en étant homosexuel pourquoi ce choix ?

Ariane : En fait l’homosexualité est une chose incompréhensible dans la mesure où chacun y va avec ses explications mais celui qui ne la vit pas ne peut pas l’expliquer. Il y en a qui ont été violés à leur enfance, d’autres parce qu’ils aimaient l’argent. Mais, il faut noter que certains couchent avec des hommes parce qu’ils ont reçu des directives de marabout pour être riche ou qu’ils ont besoin d’une place dont le marabout leur demande de coucher avec un(e ) malade mental(e) ou un homosexuel ainsi de suite. Donc, je dis que l’homosexualité ne s’apprend pas parce que si un petit garçon est constamment violé sans que ses parents ne soient au courant il peut grandir avec l’idée selon laquelle les rapports sexuels entre hommes sont permis. [Xalima] Je peux vous dire que les garçons sont violés un peu partout dans la ville mais ceux qui sont efféminés courent beaucoup plus le risque que les autres. D’un autre coté, un petit garçon qui ne joue pas en même temps que ses camardes et préfère aller du coté des filles est beaucoup plus exposé. Le fait le plus important à signaler est que beaucoup comme moi ont été violés à leur bas âge par leur oncle ou cousin donc, c’est un proche parent qui est à l’origine de la débauche.

L S : Dis mois comment es tu entré dans ce monde des homosexuels ?

Ariane : Quand j’étais beaucoup plus petit, mon père m’avait trouvé un enseignant à domicile qui me violait à tout moment alors que mes parents l’ignoraient. Mais quelques années après, dans l’établissement où j’étais, il y avait deux professeurs qui, certainement le savaient et couchaient avec moi. Moi je l’explique par le fait que quand j’étais plus jeune, je ne jouais que très rarement avec les garçons. J’avais un penchant pour les filles d’autant que j’étais efféminé. [Xalima] Les gens en profitaient et m’offraient de petites sommes qui ne signifiaient rien mais j’y trouvais du plaisir.

L S : Quelle a été la réaction de tes parents lorsqu’ils ont su ?

Ariane : Ils ne pouvaient pas savoir vu mon âge et en plus j’avais très peur de mon enseignant à domicile. Peut être que mes parents soupçonnaient mais n’en n’étaient pas sûr. Il faut dire qu’à cet âge, tu n’a pas cet esprit critique parce que tu respectais ton maitre celui là qui t’inculque le savoir à tel enseigne que tu le crains que tout le monde. En plus des menaces que tu reçois, tu ne défendras jamais.

Des gens nous contactent pour nous dire ce qui vaut le mariage entre hommes doit être très sérieux ou important, ils vont percer le mystère. Pour vous dire que cela a été une promotion et que maintenant beaucoup de gens s’intéresse à nous et à ce que nous faisons.

L S : Actuellement tes parents sont ils au courant de la situation ?

Ariane : Oui je le leur ai dis

L S : Quelle a été leur réaction ?

Ariane : Au début, ce n’était pas facile, ça les a choqués parce qu’aucun parent ne souhaite que son fils emprunte ce chemin mais j’ai fini par les convaincre. Peut être aussi qu’ils doutaient de cette situation sans preuve mais avec les explications que j’ai fournies ils ont fini par revenir à de meilleurs sentiments. Mais pratiquement tout le monde dans ma famille connait mon, statut d’homosexualité c’est pourquoi je n’ai pas beaucoup de problèmes

L S : Depuis l’éclatement de l’affaire des Gay de petit-Mbao y a t-il des changements dans votre quotidien ?

Ariane : cette affaire de mariage a été une promotion pour nous parce que, je vais vous révéler une chose. Des gens nous contactent pour nous dire ce qui vaut le mariage entre hommes doit être très sérieux ou important, ils vont percer le mystère. Pour vous dire que cela a été une promotion et que maintenant beaucoup de gens s’intéresse à nous et à ce que nous faisons. Tous les hommes cherchent des partenaires masculins.

L S:Penses-tu te marier avec un homosexuel ?

Ariane : Non ça je n’y songe même pas mais je me marierais bientôt. La plupart des homosexuels sont bisexuels, on se marie pour ne pas mettre sa famille dans le doute ou dans l’embarras. Au Sénégal, les gens ont tendance à ne pas voir les hommes mariés comme des homosexuels mais si nous vous donnions quelques noms seulement des homosexuels du pays ça sera la catastrophe.

L S : Les partenaires que tu fréquentes ont quel âge ?

Ariane : Mon plus vieux partenaire a soixante deux ans et le plus jeune dix neuf. Mon vieux partenaire a été à plusieurs reprises à la Mecque, fréquente la mosquée de son quartier toutes les heures de prières et fait de bonnes actions à l’endroit des pauvres. Il est très généreux avec moi.

L S:Est-ce parce que c’est le plus vieux qui te finance et tu fais la même chose avec le plus jeune ?

Ariane : Non s’il y a des gens qui croient que c’est la finance qui a fait que nous sommes dedans, qu’ils se détrompent car c’est un milieu où l’argent peut certes circuler mais il n’y en a pas. Pour mon cas que je connais, l’argent c’est avec l’argent que je gagne dans la couture que j’aide mes parents, pour mes besoins, j’utilise l’argent que m’offrent mes partenaires, mes « Mbaranes ». Dans le milieu, nous nous habillons très bien mais cela ne veut pas dire qu’il y a de l’argent à gogo.

L S : Il parait que parmi vous, il y a qui font d’hommes ou de femme est ce vrai, comment peux-tu l’expliquer ?

Ariane : C’est vrai ce que nous appelons actif et passif c’est le « Oubi » et le « Youss ». Le Oubi reçoit, c’est-à-dire la femme alors que le « Youss » donne il fait office d’homme. Mais il y en a qui font les deux. « Nous ne faisons pas la promotion de l’homosexualité. Au contraire, nous nous parlons des choses à éviter ou à ne pas faire du tout car les maladies peuvent nous attaquer à tout moment ».

L S : Tu es de quel coté toi ?

Ariane : Je fais les deux à la fois ? J’ai trois copines et quatre copains. Je les fréquente selon mes humeurs. A chaque fois que je sens l’un d’eux, je l’appelle au téléphone et on se voit pour assouvir mes besoins libidinaux.

L S : Etes-vous conscients qu’il existe beaucoup de maladies dans votre milieu, surtout les Ist ?

Ariane : Oui bien sûre que nous en sommes conscients. Il y a même des malades en phase terminale chez nous. C’est pourquoi, nous organisons des causeries entre nous pour faire la sensibilisation. Nous ne faisons pas la promotion de l’homosexualité. Au contraire, nous nous parlons des choses à éviter ou à ne pas faire du tout car les maladies peuvent nous attaquer à tout moment. Nous sommes des homosexuels et on ne s’en cache pas. A chaque fois que l’occasion se présente, nous parlons des choses qui nous avancent.

L S : Vous arrive t-il d’organiser toujours des séances de « Mbaxal » ou de « Dakhine » comme autrefois ?

Ariane : Non nous manquons terriblement de temps pour ces choses là. Aujourd’hui, nous pensons à autre chose. Et puis, depuis que les journaux ont commencé à s’intéresser à nous, nous sommes devenues beaucoup plus matures et responsables. Autrefois cela existait mais plus maintenant.

L S : Vous voyagez dans les pays environnants avez-vous des gens qui financent vos déplacements ?

Ariane : Ces déplacements dont vous faites allusion, c’est juste pour chercher le savoir.

L S : êtes-vous quelque fois victimes de discrimination et de stigmatisation dans vos quartiers ?

Ariane : Quand l’affaire du mariage des gays de Petit- Mbao a éclaté, nous étions très fatigués dans nos quartiers car les gens ne rataient aucune occasion pour nous lancer des piques. Mais là ce qu’il faut dire c’est que quand les parents défendent leurs enfants de nous approcher, ils peuvent être pires que nous ou ils ignorent que leur progéniture sont dans le milieu. Ce que les gens ignorent aussi, c’est que les parents sont parfois des homosexuels. Combien de vieux hommes sont ici alors qu’ils sont homosexuels quelques fois c’est après leur mort que la famille est au courant de leur bisexualité. Il ne faut pas qu’ils regardent les homosexuels comme des moins que rien ils peuvent faire mal là où les gens peuvent s’y attendre le moins. Il peut arriver que dans le quartier, tout le monde se moque de toi alors que tu as couché avec la plupart des garçons au point qu’ils sont devenus membre du club sans que les autres ne soient au courant.

L S : Vous voyez des vieux très pieux dans le quartier alors qu’ils sont homosexuels ?

Ariane : On ne les compte pas. Ce sont eux qui envahissent les mosquées alors que le nuit, ils nous fréquentent sous une fausse identité. Nous les reconnaissons tous mais, n’avons pas besoin de révéler les noms. Les gens croient que seul le « Oubi » est homosexuel, le « Youss » n’est pas considéré comme tel.

L S : Quels conseils donnez-vous aux jeunes qui veulent taper à la porte de l’homosexualité ?

Ariane : C’est qu’ils ne viennent pas parce que c’est un milieu qui n’a pas d’argent. Celui qui n’a pas encore gouté aux « délices » de ce monde peut s’abstenir.

L S : Cet appel veut il dire que c’est milieu de débauche que tu ne souhaites pas aux plus jeunes ?

Ariane : En partie c’est cela. Mais je veux profiter de ton micro pou dire aux parents de ne pas voir en nous le diable pour nous stigmatiser.

africanglobalnews.info