Un phénomène commence à prendre de l’ampleur au Sénégal et à Dakar en particulier. Les adolescents envahissent les boîtes de nuit de la capitale. Souvent en compagnie de personnes majeures, ces adolescents (garçons comme filles) deviennent, en ces temps de vacances, les maîtres de la nuit.
Avec les vacances, les boîtes de nuit et les clubs misent sur une clientèle de jeunes. Mais l’on constate, de plus en plus à Dakar, que les mineurs envahissent certaines boîtes de nuit jusqu’à l’aube sans être inquiété ni par les policiers ni par les videurs de ces boîtes de nuit, souvent en complicité avec ces derniers. Sur la route des Almadies, des vagues de jeunes filles et garçons, tous mineurs, mais visiblement précoces, arpentent les trottoirs pour rejoindre les boîtes de nuit en ce premier week-end d’après Ramadan, alors que les soirées dansantes reprennent de plus belle. En robes de soirée ou en minijupe très sexy, ces fillettes très excitées prennent d’assaut la nuit pour une soirée que même la pluie n’arrive pas à interrompre.
Dans les boîtes de nuit, même si officiellement l’accès est interdit aux mineurs, Seynabou, 17 ans, collégienne dans un établissement sis aux Parcelles Assainies, accède avec ses amies au Patio sur la route des Almadies sans aucune difficulté. Enfin presque. «Pendant les vacances, mes sorties sont limitées. Mes parents ne me laissent pas sortir le soir. Mais aujourd’hui, ce sont mes camarades de classe qui organisent une soirée entre élèves et j’en ai profité pour faire une virée nocturne dans cette partie de la ville», explique la minette sur ses hauts talons assortis d’une superbe robe de soirée rose, en compagnie de trois de ses amies. «Ici, l’accès est interdit aux moins de 18 ans, mais moi et mes amies nous avons nos trucs et astuces pour franchir la porte sans trop de problème», ajoute la coquette reine de cette soirée.
À l’intérieur du dancing, les jeunes filles composent la plus grande partie de la clientèle. La serveuse ne dira pas le contraire même si elle tente tant bien que mal de démontrer que toutes les filles présentes dans le club sont majeures. En robe noire très courte, elle se hâte pour satisfaire ceux qui sont assoiffés. «Ici, l’accès est réglementé. Tous ceux qui pénètrent dans la boîte sont majeurs, même si la vérification de la carte d’identité n’est pas souvent systématique», fait-elle entendre tout en servant deux verres de vin à un couple manifestement très jeune pour se retrouver dans ce milieu pour adultes. Le constat se passe de commentaires devant l’entrée des lieux. C’est en groupe qu’elles se pointent en compagnie de jeunes comme elles. Devant l’accès du Nirvana comme celui de Duplexe, les jeunes adolescents, filles comme garçons, forment le décor et la pluie qui s’est invitée à la soirée ne gâche rien de la fête. Elle ne les décourage aucunement.
Couly CASSE
walf.sn