La compagnie aérienne de Dubaï, Emirates, qui vient d’ouvrir la ligne Dubaï-Dakar, se défend de vouloir attaquer le pré carré africain de sa concurrente française Air France tout en se positionnant comme alternative sur ce continent à fort potentiel de croissance pour le secteur.
« Notre arrivée sur le marché africain n’est pas placée dans la perspective de concurrencer Air France et d’une manière générale, les compagnies européennes. Elle est à voir en terme de développement de l’Afrique où le passage par l’Europe n’est plus forcément un passage naturel », a déclaré mardi à l’AFP Jean-Luc Grillet, directeur général France et Bénélux d’Emirates.
« Le fait d’ouvrir une ligne Dubaï-Dakar, ce n’est pas pour attaquer Air France: nous visons le passager qui va d’Asie vers Dakar », a-t-il expliqué lors d’un entretien.
La compagnie émiratie a ouvert le 1er septembre la première liaison directe entre Dakar (Sénégal) et Dubaï pour renforcer les liens entre l’Afrique de l’Ouest, le Moyen-Orient et l’Asie.
M. Grillet a relevé que l’alternative de vols entre l’Asie et l’Afrique via Dubaï répondait à une logique géographique.
Il estime également que « dans le futur proche, il y a une certaine logique pour Emirates de développer son réseau en Afrique, en particulier, dans les villes qui ont déjà des exploitations pétrolières ».
En Afrique de l’Ouest, Emirates dessert actuellement Dakar, Abidjan, Accra, Lagos et Luanda.
« Nous prenons en compte les nouveaux flux commerciaux du monde. Cela n’a rien à voir avec le marquage de la très vieille Europe », a encore commenté M. Grillet.
Il estime toutefois qu’Emirates est en bonne position pour capter la croissance à venir en Afrique pendant que Lufthansa et Air France se livrent bataille.
Longtemps immunisée contre la concurrence, Air France s’efforce de maintenir sa position dominante en Afrique face à l’offensive de Lufthansa, qui a racheté Swiss, Brussels Airlines et Austrian.
Constructeurs aéronautiques et compagnies aériennes s’attendent à une hausse de trafic soutenue en Afrique.
L’américain Boeing estime mardi dans un communiqué que plus de 700 avions commerciaux –environ 80 milliards de dollars– seront livrés sur le marché africain lors des 20 prochaines années.
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