La crise économique a affecté tous les secteurs. Même les filles de joie subissent les effets de la conjoncture. À cela s’ajoute le Ramadan qui vient compliquer l’exercice du métier. Dans les bars les plus fréquentés au centre-ville de Mbour, les clients se font désirer, de jour comme la nuit. Seules les prostituées envahissent les bars pour avoir des clients. Du fait de la rareté des hommes, certaines «prostituées font crédit pour fidéliser leur clientèle».
C’est une nuit de ronde dans les bars du centre-ville pour avoir de la clientèle. Aux deux bars voisins, c’est une ambiance morose qui règne. La musique est à fond. Devant le portail, six taximen ont garé leur voiture. De loin, on peut penser que le milieu grouille de monde. Mais, que nenni. À l’intérieur du bar Ceddo se trouvent seulement deux hommes en plus du barman. Mais, ils ne sont pas les seules personnes présentes sur les lieux puisque qu’une dizaine de filles fait la navette entre les deux bars voisins.
Parmi elles, certaines se sont dépigmentées la peau jusqu’à ressembler à des métisses, tandis que d’autres ont un teint d’une noirceur d’ébène. Ce sont des prostituées, même si le mode vestimentaire est diffèrent selon la couleur et la préférence, il y a un dénominateur commun : sexy. L’une d’elles est en culotte avec un body de couleur noir. Elle se dirige vers le comptoir et taquine un homme sirotant une bière au comptoir. Elle lui ceinture les bras par derrière. Elle s’adresse à l’une de ses collègues en ces termes. «Si tu as plus de deux clients aujourd’hui, sache que tu es un sorcier», lui dit-elle. N. A. lui rétorque que «deux c’est un rêve, mais un client est quasi impossible. Déjà qu’il est 23 h».
Ces deux bars réputés être ceux des belles de nuit de tout genre sont pourtant désertés par la clientèle. Selon un barman, «la vente ne marche plus depuis des mois. Notre chiffre d’affaires a chuté. Cela est dû à la crise économique, puisque les activités économiques de la commune de Mbour tournent autour de la pêche et du tourisme. Or, ces activités sont dans des difficultés. Raison pour laquelle, sa clientèle a connu une baisse considérable». En dépit de la baisse de la clientèle, les péripatéticiennes n’ont pas fui les lieux. Les belles de nuit fréquentent le bar, même par ce temps Ramadan ; elles ne viennent pas le jour, mais à partir de 20h, elles commencent à envahir les lieux.
De l’autre côté, au bar voisin, l’ambiance est identique. Le jour, il n’y a ni belles de nuit ni consommateurs. Selon la gérante, «il y en a de toutes les catégories : des tailles fines aux driankés. On voit aussi de jeunes filles et des mamies. Cependant, je ne sais pas la somme exacte qu’on leur paye pour une passe. Seulement, je crains qu’elles ne soient atteintes par la crise et le Ramadan. Donc, leur activité connaît une baisse. Parce qu’il fut un temps où ce lieu grouillait de monde», explique-t-elle.
Il faut faire un tour à un troisième bar, situé à côté de la mairie. Ici, l’ambiance est plus vivante. Le décor reste le même. Des chauffeurs de taxi-clandos ont garé leur voiture guettant désespérément un client. Il est 23 h 35 mn, mais à l’intérieur du bar, un seul homme se trouve au comptoir. Tout le reste est constitué de filles de joie en discussion entre elles. Dès qu’un inconnu s’approche, elles se taisent. Les plus audacieuses se lèvent et se dirigent vers l’inconnu en lui soufflant : «Qu’est-ce que tu veux ?». Une manière de demander si l’homme cherche une femme. Mais, c’est une question très spéciale avec une provocation à appâter un présumé client.
À l’angle de la mairie, un homme est assis sur un mur à hauteur de ses genoux. La prostituée peaufine une stratégie pour le faire parler en achetant de la cigarette et une tasse de café chez le vendeur installé à la porte du bar. Très confiant, il se lâche : «Certains hommes ont peur des prostituées. Pourtant, elles ne font que du commerce. Regardez-les devant la porte», dit-il tout en indiquant du doigt la porte du bar. «Elles sont seules, il n’y pas de client. Tout le monde a abandonné ces lieux en cette période de Ramadan. Maintenant, avec 3.000 francs, on peut-être satisfait. Waayé, man tey, damay leb bé saayuma amé (moi, je fais du crédit et rembourse quand j’ai de l’argent). Avec ces difficultés économiques, tous les hommes sont préoccupés par la fête de Korité, les choses deviennent plus compliquées. D’ailleurs, les belles de nuit font du crédit à la clientèle fidèle», explique-t-il.
walf grand place via seneplus.com
vraiment xalima évitez de nous montrer de pareilles images nous sommes dans le mois béni de ramadan,