Depuis quelques mois, un projet d’implantation de deux centrales électriques à charbon soulève la population.
Au Sénégal, un projet d’implantation de deux centrales électriques à charbon déclenche une vigoureuse opposition de la population locale et notamment des pêcheurs, près de Dakar. C’est au milieu des baobabs et des ateliers de transformation de poissons, à quelques mètres de la mer et des maisons, que ces deux centrales doivent voir le jour.
Les travaux ont commencé il y a quelques mois, au grand désespoir d’un ingénieur du village. « Il y aura du silicium, du mercure et d’autres éléments négatifs. C’est extrêmement dangereux, c’est même impensable de l’installer aussi près de la population », explique-t-il. Toute la communauté a donc décidé de se battre. Les pêcheurs sont en première ligne.
Un jeune homme a participé à toutes les manifestations et a même détruit un mur d’enceinte de l’une des centrales, il y a quelques mois : « Nous ne pourrons plus manger de poissons avec la centrale ». Sans poisson, avec des sols pollués, cette communauté de pêcheurs de 20.000 personnes sera obligée de partir.
Une habitante travaille à quelques mètres de l’entrée de la future centrale et fait des farines de poissons. Pour l’instant, le gouvernement n’a rien prévu pour l’indemniser. « On ne sait rien, on ne nous dit rien. Où est-ce-que l’on va aller ? C’est ici chez nous. Alors on va se battre, on n’a pas d’autres choix. On fera face à cette centrale », raconte-t-elle.
À force de persévérance, les habitants ont obtenu l’arrêt des travaux, en attendant de nouvelles études d’impact. Ils savent que rien n’est gagné. Les enjeux économiques sont énormes, car les deux centrales doivent alimenter Dakar, en électricité.
rtl,fr