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De Babonda à Diégoune : Les quatre batailles qui ont coûté 64 morts aux Jambaar

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Ils sont devenus tristement célèbres pour avoir vu tomber plusieurs soldats de l’armée sénégalaise.Ils s’appellent Babonda, Mandina Mancagne, Boutolate et Diégoune.Quatre villages où les ‘Jambaar’ ont subi de lourdes pertes, avec 64 morts enregistrés depuis 1995.

(Correspondance) – Des journées noires, l’armée en a connues en Casamance à cause de ce conflit fratricide qui est loin de livrer son bilan. La liste noire a pris forme en 1995 à Babonda, village situé à quelques kilomètres de Ziguinchor. Dans cette bourgade, 25 soldats furent tués cette année-là, le même jour et la même heure certainement. Ces Jambaar, selon toute vraisemblance, sont tombés dans une embuscade tendue par des rebelles indépendantistes casamançais. Un drame pour l’armée qui venait de subir sa plus grosse perte depuis le déclenchement du conflit qui venait d’avoir treize ans. L’opinion, quant à elle, finit par se faire une idée sur la gravité de la situation en Casamance. Par la même occasion, l’armée découvre toute l’ampleur de sa tâche face à un ennemi prêt à lui faire suffisamment mal.
Mais, malgré les dispositions qu’elle a prises en termes de précautions, de repositionnement et de redéploiement sur le terrain pour éviter le spectre de Babonda, ‘la Grande muette’ se fera encore piéger deux ans après. Cette fois-ci, à Mandina Mancagne où des militaires, qui venaient tout fraîchement d’arriver, sont tombés dans le piège rebelle. Vingt-trois soldats sont morts dans cette bourgade située à quelques encablures de Ziguinchor, tués par les rebelles. Ces derniers venaient encore de frapper fort pour démontrer jusqu’où ils sont prêts à aller dans cette guerre. La tristesse et l’angoisse finissent par s’emparer d’une population qui a exprimé son émotion le jour de l’enterrement de ces victimes militaires au cimetière mixte de Santhiaba.

En deux ans, 48 soldats sont tombés sous les balles ennemies et enterrés dans ce cimetière qui a la particularité d’accueillir musulmans et catholiques. Ici reposent désormais ensemble ces Jambaar qui ont donné de leur vie pour préserver l’unité nationale et faire échouer la volonté séparatiste d’une organisation armée qui s’appelle le mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) et qui se serait rendu coupable des massacres de Babonda et Mandina Mancagne.

Certes, ces deux événements ne marquent pas la fin des attaques meurtrières d’Atika (la branche armée du Mfdc) contre l’armée puisque plusieurs autres soldats sont tombés dans le temps et dans l’espace sur les théâtres d’opérations en Casamance. Mais, il aura fallu attendre l’année dernière pour voir plusieurs militaires tomber en même temps en Casamance. On était le 26 décembre. Des hommes armés, supposés rebelles du mouvement séparatiste Casamançais tendent une embuscade à l’armée sur la route de Sindian, plus précisément à Boutolate, à cinq kilomètres de Bignona. La roquette tirée sur leur véhicule fera sept morts.

Et mardi dernier, la série noire s’est poursuivie pour l’armée qui a perdu, selon la Dirpa, neuf hommes dans une attaque rebelle à Diégoune, à une quinzaine de kilomètres de la capitale du Fogny. Ce sont là autant d’événements douloureux, avec leur lot de 64 morts, qui doivent faire revenir sur terre les euphoriques que l’on retrouve même au sommet de l’Etat et qui mettent dans le registre des réalisations de Wade, la paix en Casamance.

Mamadou Papo MANE
avec walf.sn

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