De la nécessité de réglementer la pêche religieuse dans les médias. (Par Alassane K. KITANE)

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Je pense que pour sauvegarder l’unité nationale et pérenniser la paix sociale, l’État devrait être plus regardant sur les contenus des programmes télé. Un nouveau cahier de charges doit être nouvellement soumis à tous les propriétaires de médias ainsi qu’à tous ceux qui veulent de nouvelles fréquences. La licence verbale, la rhapsodie religieuse, et l’« insolente
ignorance » qui se prend pour une science, doivent être tues, étouffées, avant qu’elles n’embrasent le pays.Pour ce faire, des solutions existent. Les prêcheurs doivent désormais être tenus de respecter certains principes dont le non-respect serait passible d’une peine de prison à déterminer ou d’un bannissement total de l’espace médiatique. Les confréries religieuses sont les premières à trouver leur intérêt dans la réglementation de cette anarchie, car elles sont squattées par des manœuvriers et des opportunistes qui n’ont aucune notion de la transcendance et qui font du business sur leur dos. Sans transcendance la religion devient du folklore ou une entreprise d’exploitation de la crédulité des fidèles. L’État doit reprendre son ascendant sur la société sous peine de la laisser sombrer dans l’anarchie et la dislocation.

  1. Créer une commission d’éthique et d’éducation aux médias constituée de pédagogues, de spécialistes des médias, des personnalités religieuses connues pour leur
    science et leur probité et des représentants des

principales familles religieuses ainsi que du clergé catholique. Cette commission aura comme mission d’établir la déontologie à laquelle souscrirait tout
prêcheur sous peine d’interdiction de parler dans les médias. Par exemple :
a) S’abstenir de parler directement ou indirectement de la confrérie ou de la religion d’autrui en des termes déshonorants ou avilissants. Chacun est libre de faire la
promotion de sa confession sans dépasser des limites qui seront clairement définies. Exiger de chaque prêcheur qu’il donne des références écrites (tirées des
livres saints ou des Livres des saints) pouvant justifier ou confirmer leurs dire. Ce sera difficile, mais pas impossible pour un pays de dialogue et d’une tradition
de convivialité millénaire.
b) Exiger de la presse en ligne qu’elle se donne les moyens de modérer et, de censurer au besoin, certains commentaires et s’engager à conserver dans des archives l’adresse IP de leurs auteurs.
C) Réduire systématiquement les émissions de propagande et, à la place, proposer des leçons morales et des valeurs contenues dans les œuvres des
fondateurs des confréries.

  1. Lutter contre la propagande religieuse agressive et insolente par le bannissement médiatique de certaines figures dont les prêches auront été observées comme
    diffusant la haine religieuse ou inter-confrérique. La première solution pourrait consister à exiger que les trois quart des émissions soient consacrés à l’exégèse
    des Livres saints y compris dans les médias communautaires.
  2. Réduire à leur plus simple expression des célébrations religieuses dans les rues et surtout l’usage
  3. des haut-parleurs. L’usage des haut-parleurs doit être
  4. réglementé davantage, quitte à créer une police de
  5. surveillance et de répression de la pollution sonore (y
  6. compris par les lieux de culte).
  1. Formaliser davantage l’éducation religieuse dans l’école de la république et interdire
  2. systématiquement les prêches privées au sein de l’école. Les fondamentaux de la religion devraient occuper les apprenants ; et la récréation ne devrait plus être
  3. l’occasion de prestations religieuses par groupes isolés se disputant l’espace scolaire et l’audimat.Bref, des gens plus censés que nous savent que notre société a aujourd’hui besoin davantage de médiation éthique pour éviter l’aventure dans les sentiers périlleux
    et escarpés du communautarisme. Car ça craint ! Nous n’avons certes pas la solution mais nous avons le droit de soulever le débat. Une nation forte est celle qui sait
    lire les signaux et anticiper sur les problèmes. Arrêtons de faire la politique de l’autruche ! Regardons-nous les yeux dans les yeux en ayant comme unique repère
    Allah pour refonder notre nation. Que Dieu protège notre pays et notre nation !
    Alassane K. KITANE

5 Commentaires

  1. 100% d’accord avec toi Kitane ! La religion est devenue du grand n’importe quoi dans notre pays. Et là je parle des musulmans et de nos confréries. Les catholiques sénégalais ont 100 ans d’avance sur nous musulmans par leur sérieux au travail, leur discipline publique, la propreté et l’ordre dans leurs écoles, la formation poussée de leurs prêtres. Rien de tout cela chez nous musulmans ! Le khalife général ou le grand serigne soutient un ministre pas parce qu’il travaille bien pour le pays, mais parce qu’il est son talibé et lui file de l’argent. Des serignes encaissent de l’argent public volé et offert par des hauts fonctionnaires. On voit maintenant des imams et des oustaz qui font de la religion un véritable business dans les médias ou le net. La nuisance sonore inacceptable est maintenant dans tous les quartiers sous prétexte de jang, de berndés, de magals ou de gamous, avec de puissants hauts parleurs, peu importe s’il y a des malades autour ou des petits enfants fragiles. Ce qui se passe dans notre c’est tout sauf une pratique normale de la religion. Et Dieu punit notre hypocrisie spirituelle chaque jour qui passe… Jules Faye disait que nous sommes un pays de musulmenteurs… à méditer…

  2. Je pense que ce n’est pas un lapsus c’est fait à dessein. Ce n’est plus de la prêche mais de la pêche, j’ajouterai même industrielle.

  3. Je pense que ce n’est pas un lapsus, c’est fait à dessein. Il ne s’agit plus de prêche, mais de pêche et j’ajouterai même industrielle.

  4. Vous avez bien raison,M Kitane ,il faut anticiper la réflexion et agir avant qu’il ne soit trop tard, sinon le reveil risque d’être brutal et douloureux. Mais n’attendons pas grand-chose des responsables actuels qui s’aplatissent devant les forces maraboutiques ne se souciant de rien d’autre que des échéances électorales

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