Le député maire de Mermoz-Sacré-Cœur a tenu, hier, à rappeler aux membres de la direction du parti socialiste, que leur mandat expire en 2018. D’après Barthélemy Dias (qui s’est prononcé à la fin de la réunion du secrétariat exécutif national (SEN) dudit parti) : « au delà de 2018, Tanor se trouvera dans l’illégalité totale »
De gros bras vous ont empêche de vous adresser à la presse dans l’enceinte de la maison du parti socialiste, au sortir de la réunion du SEN du parti socialiste. Vous en dites quoi?
Malheureusement, au parti socialiste, la démocratie est passée par la porte, la dictature est entrée par la fenêtre. Cela est dû à un manque de concertations. C’est une stratégie mise en oeuvre par la direction du Ps, de manière délibérée, pour vendre aux enchères le Ps et plomber son avenir politique. La maison du parti fait l’objet d’un titre foncier, et sur ce titre foncier ne figure pas le nom de Ousmane Tanor Dieng. A l’heure où je vous parle, le département de Dakar dirigé par Khalifa Sall est interdit de façon illégale de se réunir dans l’enceinte de la maison du parti. Ousmane Tanor Dieng a décidé de ne plus discuter. Etant à court d’arguments, il a décidé de faire recours à de gros bras (vous les avez tous vus) pour interdire à certains responsables l’accès de la maison du parti. Nous ne tomberons pas dans son piège. Au Ps, on ne discute plus, parce qu’il y a des individus qui ne sont mus que par leurs intérêts personnels. Ce sont des individus qui ont décidé de vendanger les intérêts du Ps.
Que comptez-vous faire maintenant?
Nous, nous avons décidé de rester à cheval sur les principes et les valeurs. Nous sommes convaincus que les socialistes de cœur sont avec nous. Nous sommes en train de faire des tournées dans le pays. Depuis 2012, la direction du parti ne fait pas de tournée, parce qu’elle n’a pas d’ambition pour ce pays. Ousmane Tanor Dieng verse dans le verbiage. Je viens d’assister à l’une des réunions les plus catastrophiques de toute ma carrière politique. Ousmane Tanor Dieng n’a rien de concret, de constructif, d’objectif. Je rappelle à Ousmane Tanor Dieng et à certains responsables du parti que le 15e congrès a voté des textes qui ont été validés par le ministère de l’Intérieur. L’actuelle direction a été élue pour un mandat de 4 ans. Ils ont été élus en 2014, et par conséquent, ce mandat expire en 2018. A l’heure où je vous parle, il y a aucune discussion autour de la vente des cartes. Au-delà de 2018, Ousmane Tanor Dieng se trouvera dans l’illégalité la plus totale, ainsi que toute la direction du parti. A l’expiration de son mandat, il ne pourra se prévaloir d’aucune légitimité pour engager le Ps dans aucun soutien à un quelconque candidat ou à une quelconque coalition.
Qu’est-ce qui explique le fait que vous ayez participé à la réunion du SEN d’aujourd’hui, après plusieurs mois d’absence?
J’ai reçu une convocation en bonne et due forme du secrétariat permanent du parti socialiste. Lors des dernières réunions, nous ne sommes pas venus, parce que nous étions dans des tournées politiques. Nous sommes des politiques. Nous n’allons pas venir dans des réunions où nous n’avons pas droit à la parole, dans lesquelles le secrétaire général du parti monopolise la parole pour ne rien dire, on est plus occupé à aller vers les sénégalais pour chercher à les convaincre sans les contraindre. Le Sénégal est en danger, un homme a été élu sur la base d’un programme dénommée « Yoonu yokkuté ». Dans ce programme, il n’a jamais été question de financer un train express régional à hauteur de 584 milliards. 600 milliards, c’était le budget du Sénégal en 2000 quand Abdou Diouf quittait le pouvoir. Cet homme n’est pas préoccupé par la prochaine génération, mais plutôt par la prochaine élection présidentielle. Pendant ce temps, l’Etat du Sénégal est incapable d’acheter une machine de deux milliards pour pouvoir traiter les sénégalais qui souffrent de cancer.
Vous connaissez ce que les sénégalais pensent de ce procès. Permettez-moi de saluer le courage du juge Dème et de dire toute ma fierté d’appartenir à ce pays. J’ai toujours dit que ce pays va changer. C’est mon intime conviction. Parce que dans la génération à laquelle nous appartenons, il y a des magistrats, des policiers, des gendarmes, qui considèrent qu’ils doivent vivre dans une démocratie. La démocratie ne doit pas être un slogan, mais une réalité. Et je pense que, quand un juge, membre du conseil supérieur de la magistrature, sort de cette façon, pour dire tout haut ce que les sénégalais pensent tout bas, c’est à saluer. On a tous constaté que la magistrature sénégalaise souffre de maux qui ne disent pas leur nom. il faudrait qu’on puisse y remédier. Prendre des sénégalais, d’honnêtes citoyens, et les mettre en prison, parce qu’on a reçu des instructions d’hommes politiques, ça ne peut plus continuer. Ça doit cesser dans ce pays. Il y a des choses qu’on acceptera plus dans ce pays. Dans le cadre du procès dans lequel je suis acteur, j’ai déjà dit et répété, qu’il concerne l’intelligence des sénégalais. Vous avez tous suivi la plaidoirie du procureur de la République. Il considère que je dois être mis en prison, parce que je ne respecte pas les autorités judiciaires. Je ne respecte que ceux qui méritent d’être respectés.
Entretien réalisé par Vox Populi