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De Londres à Dakar via Madrid, Santiago et Tel Aviv, les jeunes crient leur désespoir !

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Dans l’autocar qui me ramène chez moi en ce mercredi, ployé par une chaleur d’étuve qui semble fixer le temps à Dakar, je plonge mes yeux dans un article de presse qui traite des récentes émeutes à Londres.
Ma première réaction a été un effet de surprise justifié. Car tout ce que je vois à la télé ou lis sur cette ville est très éloigné d’un lieu propice à une révolte populaire des classes défavorisées. Comment en effet une ville qui abrite avec la «City» la plus grande place financière d’Europe, une ville dans laquelle la Tamise (fleuve qui traverse Londres) semble couler sous des jours heureux, une ville qui nous émerveille tous les week-ends avec les stades bondés de la Premier league, une ville où même les policiers ont l’air si inoffensif ; comment une telle ville peut subir un soulèvement populaire et juvénile d’une telle ampleur avec des scènes de pillage et de guérilla urbaine sans précédent.

Mais passé l’effet de surprise, vient le temps de la prise de conscience. En suivant l’actualité de ces dernières semaines, nous pouvons nous demander si ces émeutes ne sont en fait rien d’autres que la dernière manifestation d’une lame de fond qui, par un effet domino, est en train de balayer le monde. Le point de départ serait bien sûr ce que l’on a merveilleusement nommé le «printemps arabe». Mohamed Bouazizi, ce héros de Sidi Bouzid serait-il l’égérie d’un nouveau mai 68 ?

Quelle est en effet la différence entre les émeutes et les soulèvements de Tunis, de Dakar les 23 et 27 juin, ceux de Londres et de Santiago au Chili, le mouvement des «indignados» en Espagne, les récentes manifestations de la jeunesse israélienne à Tel Aviv ?

Aucune ! Partout dans ces contrées les jeunes ont l’impression de faire partie d’une génération sacrifiée, abandonnée par les pouvoirs publics, engluée dans un chômage chronique, pendant que les prétendues mesures d’austérité continuent d’enrichir les gouvernants, sous le regard complice des élites intellectuelles, bourgeoises, culturelles. Comme des rats pris en cage, les jeunes sont désormais prêts à tout pour s’en sortir !

Babacar NGOM – Etudiant en Droit, Ucad
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