La maison mortuaire au quartier Santh a refusé du monde depuis l’annonce du rappel à Dieu de la maman de Yakhya Diop Yékini, survenu lundi dans l’après-midi, à Joal. Mère Daba Diouf, comme l’appelait affectueusement tout le quartier, a laissé un grand vide dans la vie de l’ex-champion, celle de sa famille et des proches. Il y avait la présence du monde de la lutte et de l’ex-Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, et Bougane Guèye.
Hier, tôt dans la matinée, les membres du Fans club de Yékini étaient déjà à pied d’œuvre pour accueillir les personnes venues présenter leurs condoléances. Sous le soleil ardent, ils ont installé des bâches et des chaises et immolé des bœufs. A notre arrivée sur les lieux, l’ex-roi Yékini était entouré de ses proches, assis tout près de Mansour Kama, son ami de toujours et grand supporteur. Sans tarder, il nous a mis en rapport avec deux de ses plus proches collaborateurs, considérés comme des fils adoptifs de sa mère.
La population de Joal a rendu un ultime adieu à la maman de Yékini, mère Daba Diouf. Cette dame au cœur noble, durant toute sa vie, était considérée comme une mère rassembleur, en même temps un père, depuis la disparition de son époux Doudou Bassoum Diop, rappelé à Dieu alors que ses enfants étaient en bas âge. Cette maman a assuré l’intérim du père jusqu’à ce que Yékini devienne ce qu’il est aujourd’hui pour prendre la relève. Selon les témoignages de son ami et frère de toujours, Yakhya Bop dit James, la maman était la gardienne de la maison et faisait en sorte que des personnes qui fréquentaient le domicile repartaient sans avoir des remords.
Poursuivant, il ajoute qu’à chaque combat de son fils, elle se mettait debout pour s’adresser au service de sécurité afin de ne pas user de violence à l’encontre des supporteurs. Indépendamment d’être une femme de paix, elle donnait des conseils à son fils, lui disant d’éviter la haine à l’encontre de ses adversaires. «Elle était aussi un trait d’union entre ses enfants et entretenait une parfaite harmonie au sein de la famille. Elle était d’un calme olympien et une femme très brave. Etant ma mère adoptive, elle me faisait des confidences. Elle voulait surtout que je sois proche de son fils et toujours lui dire la vérité, quelle que soit la situation. Elle était d’une totale discrétion et se limitait à son devoir de mère sans empiéter celui des amis de son fils. A chaque combat de son fils, elle ne regardait pas la télé et n’écoutait pas la radio non plus. Elle préférait s’emmurer dans sa chambre et implorer le Seigneur. Et tout ce qu’elle demandait c’était de préserver la paix», dit-il.
La défaite de son fils, c’est elle qui les consolait en leur demandant de retourner vers Dieu, car c’est lui qui donne et qui prend, ajoute-t-il. Pour un autre proche et neveu de Yékini, Moussa Ndong, la dame est une mère de Daara et sa bonté n’avait pas de frontière. Sa particularité était qu’elle était une croyante. «A voir l’éducation qu’elle a inculquée à son fils, c’était une grande éducatrice. Et malgré la perte de son époux, les enfants ne ressentaient jamais ce vide, tellement elle s’occupait d’eux. Elle était aussi une travailleuse qui s’activait dans les produits halieutiques et avec ces retombées, elle arrivait toujours à entretenir sa famille.»
Depuis lundi, elle repose auprès de son époux Doudou Bassoum Diop au cimetière musulman de Joal.
Défilé des Vip de l’arène
A la maison mortuaire, il y avait la présence de plusieurs sommités de la lutte. Vers 12 heures, on apercevait la tronche de Moussa Gningue avec ses rastas, Eumeu Sène, le nouveau roi des arènes, Bombardier, Modou Lô accompagné du promoteur Luc Nicolaï, Mouhamed Ndao Tyson, Moustapha Guèye, les fils de Robert Diouf, Abaye Ndiaye, Mamady et Mbagnick. Yékini Junior était aussi de la partie. Aux côtés de Yékini, il y avait son staff, Cheikh Ndao, Libasse Diop et Demba Kâ.
L’Observateur