Le haut magistrat, Chérif Mahamane Soumaré est décédé hier, jeudi 18 août à Dakar des suites d’une maladie qui l’avait éloignée depuis quelques temps de la Cour Suprême où il avait été admis en qualité de Conseiller délégué depuis 2008. Alité à l’Hôpital Principal, il s’est assoupi éternellement hier. Un juge affable et serviable s’en est allé ainsi. La famille judiciaire, parents, alliés, amis et compagnons de route étaient à la levée du corps et l’ont conduit à sa dernière demeure.
Le Juge, Chérif Mahamane Soumaré qui a été rappelé hier, jeudi 18 août par son Seigneur et maître, était un aimable juge à l’esprit aussi vif qu’ouvert, à la sublime plume et de bons conseils, dira en hommage, le ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy venu représenter le gouvernement et le chef de l’Etat à la levée du corps. Haut magistrat à la pratique et à la connaissance juridique forçant l’admiration et le respect de ses pairs de la famille judiciaire, des justiciables et des simples fréquentations, Chérif Soumaré l’a été assurément. Le Procureur général Abdoulaye Gaye le désormais « rescapé » de la première « promo » de l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) avec la disparition de Chérif Soumaré en a témoigné hier tout révélant l’attachement du défunt à la pratique de sa religion surtout au mois de ramadan, mois qui le voit mourir. Il a loué l’esprit de camaraderie, la disponibilité et surtout la saine pratique judiciaire du disparu et également le caractère éminemment humain de ses rapports avec ses concitoyens. La présence d’une foule nombreuse et bigarrée à la levée du corps hier en atteste.
Il y avait en effet, foule à l’hôpital Principal. La famille judiciaire où se confondaient magistrats de tous corps, avocats, greffiers et autres auxiliaires de la justice, amis de « l’undrground », parents, alliés et compagnons qui sont recrutés dans tous les segments de la société, justifiant tout le caractère « passerelle » du regretté magistrat, étaient là pour l’accompagner à sa dernière demeure. Chérif Mahamane Soumaré était de tous les âges, de tous les segments de la société, de toutes les catégories et classes.
L’échelle sociale dont il occupait pourtant des marches enviables, n’avait pas grande signification pour lui. Simple mortel il était, simple humain il demeurait et se contentait de son vivant à jouir de l’instant, des biens faits du Seigneur aux côtés de ses proches de toutes conditions. Sa robe de juge enlevée, il devenait le simple citoyen qui se plaisait de la compagnie du commun comme de la « Haute », pourvu simplement que l’on rigole. Il avait toujours une petite anecdote qui déclenchait l’hilarité de l’assistance et aimait rendre service à ses voisins au « Tangana » d’à côté comme dans le chic restaurant, dans son quartier natal de la Gueule Tapée, au terrain d’entrainement de la Jeanne D’arc de Dakar de Sacré cœur que sa frêle silhouette arpentait inlassablement, en grand sportif et supporter de la vieille équipe ou dans n’importe quel coin du pays ou du monde où il se trouve.
Son ami et collègue Adama Gaye, aujourd’hui admis à faire valoir ses droits à la retraite, en témoigne : « Chérif contrairement à certains d’entre nous, encaissait stoïque tous les coups sans se départir de son sourire. Il y avait en lui quelque chose de divin. Quelque chose d’insaisissable, quelque chose de Saint. Ce qu’il pouvait endurer tout en rigolant, très peu d’entre nous en était capable. Dieu sait qu’il a reçu pleins de coups sans perdre la face. C’était un génie et maitrisait le droit à la perfection. Plume alerte, esprit vif, c’était un magistrat accompli, même si sa carrière ne semble pas refléter toutes ses qualités indéniables ». Le haut magistrat repose désormais au cimetière musulman de Yoff.
Outre le Garde des sceaux, Cheikh Tidiane Sy, le Pr. Serigne Diop, médiateur de la République, l’ancien ministre de la Justice, El Hadji Amadou Sall et plusieurs autres personnalités du monde la justice, des Arts, du Sport et de simples citoyens l’ont accompagné pour ce voyage sans retour.
Que la terre de Yoff lui soit légère ! A sa famille éploré, à son frère Léopold Soumaré, à ses pairs et à la famille judiciaire, Babacar Touré, président du Groupe Sud Communication ainsi que l’ensemble du personnel de Sud Com, présentent leurs condoléances attristées.