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Défense des consommateurs: le Sénégal à l’école américaine

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Les associations consuméristes, le Conseil national de la concurrence (Cnc) et la commission fédérale du commerce des Etats-Unis ont organisé avant-hier lundi 20 septembre un atelier de partage d’expériences. Une rencontre qui entrait dans le cadre du renforcement de la protection du consommateur.

Le dialogue africain pour la défense des consommateurs s’élargit aux pays francophones. Après avoir assisté à une première édition à Johannesburg qui a vu la participation d’associations anglophones, Momar Ndao de l’association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) a pris l’initiative d’entrer en contact avec les organisateurs pour élargir la concertation aux consuméristes francophones. C’est dans ce cadre qu’une rencontre a regroupé, sous l’égide du ministère du commerce, l’Entente nationale des associations de consommateurs, le Conseil national de la communication et des représentants de la Commission fédérale du commerce des Etats-Unis aux fins d’échanger les expériences sur l’éducation des consommateurs.

Selon Mme Deon Woods Bell de la Federal Trade Commission, cette rencontre est un dialogue qui inclut aussi bien les intérêts des consommateurs que ceux des hommes d’affaires. Il s’agit de mettre à leurs dispositions les bonnes informations, en les aiguillant vers la bonne source et en les informant sur la législation et sur la qualité. Pour ce faire, la démarche de la commission fédérale du commerce des Etats-Unis est axée spécialement sur l’éducation.

A cet effet, des supports papiers sont confectionnés avec des listes et des images de produits contrefaits, puis distribués gratuitement aux consommateurs. « 12,5 millions d’exemplaires de ce type de livre ont été distribués par la commission fédérale du commerce », a révélé Mme Woods qui ajoute : « dans ces conditions, les consommateurs sont à l’abri de l’arnaque et de la contrefaçon ». Une démarche qui, par effet d’entraînement, met en confiance les hommes d’affaires.

En plus de l’éducation, l’information est aussi mise à contribution à travers un « partage d’informations entre la commission et les groupes de consommateurs ». Plusieurs domaines sont ciblés par ce partage d’information notamment la fausse publicité et les marchands d’illusions, en particuliers concernant certains produits sanitaires (surtout ceux qui prétendent lutter contre l’obésité).

La technique mise en avant, selon Mme Woods, repose sur une collaboration étroite avec les médias et l’utilisation d’internet comme support pour avertir les consommateurs. Pour les cibles spécifiques comme les adolescents, la technique utilisée porte sur des jeux vidéo avec un curriculum qui en fait un outil ludique et didactique. Aussi Mme Pamela Anderson de la délégation américaine a insisté sur la nécessité de « l’application des droits de la propriété intellectuelle afin de combattre la fraude ».

Dans cette perspective, elle annonce un atelier de partage avec des juges spécialisés de la propriété intellectuelle. Un aspect de la question important à ses yeux qui, s’il n’est pas cerné, peut décourager les entreprises étrangères qui vont rechigner à s’installer dans nos pays africains « par crainte de la contrefaçon ».

A l’issue de la rencontre, Momar Ndao président de l’Ascosen, a décliné les deux approches qui permettront de renforcer les associations de consommateurs au Sénégal. La première porte sur « l’expérience de la Fédérale Trade Commission en matière d’éducation, de défense du consommateur et de sensibilisation avec le développement d’un certain nombre d’outils pédagogiques et un encadrement serré ».

Le second paradigme de cette stratégie de renforcement est axé sur « l’approche de coopération entre la FTC et le ministère du commerce du Sénégal qui pourront échanger pour voir dans quelle mesure les Américains peuvent appuyer le développement de politiques de protection du consommateur. »

Pour le ministre du commerce, le chantier est vaste et les tâches difficiles. C’est pourquoi, Amadou Niang a appelé les associations consuméristes à l’unité. Ainsi a-t-il dit « il y’a nécessité d’union entre les opérateurs privés comme publics et les consuméristes. Et l’exemple pris sur la démarche américaine sans complexes, car dans le contexte actuel les difficultés des consommateurs présentent partout des similitudes. »

Pour le ministre du commerce l’important c’est le renforcement de la protection des consommateurs. Pour cela, M. Niang estime que l’ouverture aux expériences, autres dans le domaine, est capitale. « Il y a d’autres modèles qui ont cours dans d’autres pays et les associations de consommateurs gagneraient à s’ouvrir à d’autres expériences ». Et de prévenir : « Si on n’a pas de contact avec ce qui se fait ailleurs, on ne pourra pas arriver à un modèle. Il est ainsi nécessaire pour l’Entente nationale des associations de consommateurs (Enac) qui regroupe 13 associations de diversifier les contacts », a dit Amadou Niang.

L’autre question importante pour le ministre est relative à la régulation. C’est ainsi qu’il a invité à la réflexion sur le sujet. Par ailleurs, M. Niang a invité les associations à prendre en charge le combat pour se faire agréer afin de pouvoir bénéficier du soutien financier de l’Etat et de pouvoir ester en justice. « C’est une question de décret donc il faut aller dans le sens », a-t-il fait remarquer aux associations consuméristes.

sudonline.sn

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