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Défilé des troupes africaines sur les Champs-Elysées: Accusé de nostalgie coloniale, Sarkozy s’en défend

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Nicolas Sarkozy a célébré mardi 13 juillet à Paris, devant les dirigeants de 13 pays d’Afrique francophone, la « force des liens » qui unissent la France et ses anciennes colonies africaines, lors d’un hommage contesté organisé à l’occasion du cinquantenaire de leur indépendance.

S’exprimant lors d’un déjeuner à l’Elysée, le chef de l’Etat français a d’emblée justifié l’invitation faite à ses pairs et sa décision de faire défiler leurs troupes sur les Champs-Elysées pour la traditionnelle parade du 14-Juillet, qui a suscité de multiples critiques.

« C’est bien mal me connaître que de penser que je puisse être inspiré par un quelconque sentiment de nostalgie envers une période dont j’ai, plus d’une fois, souligné l’injustice et les erreurs », a-t-il rétorqué à ceux qui ont pu voir dans son geste « l’expression d’un nostalgie coloniale ». « L’objet de cette rencontre […] est de célébrer la force des liens que l’histoire a tissés entre nos peuples. Et la force de cette rencontre, c’est de construire ensemble notre avenir », a insisté Nicolas Sarkozy.

DES ONG DÉNONCENT LA PRÉSENCE DE « CRIMINELS »

Plusieurs ONG, qui devaient manifester mardi à Paris, ont dénoncé la présence, parmi les contingents africains, de « criminels » et « coupables de violations des droits de l’homme », ce que l’Elysée a fermement démenti.

« Ce ne serait pas le moindre des paradoxes, qu’à l’occasion de la célébration des valeurs de la République, celles-ci soient bafouées par la présence de tortionnaires, dictateurs et autres prédateurs des droits de l’homme, et que, en lieu et place de les poursuivre, la France les honore », écrit notamment Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) dans une lettre ouverte au chef de l’Etat.

« Nous nous heurtons à une muraille dressée par les autorités françaises pour éviter de gêner des responsables africains qui peuvent être des bourreaux. Le 14-Juillet ne doit pas être la fête de l’impunité », enchérit Patrick Baudoin, président d’honneur de la FIDH. « Je ne comprends pas que l’on honore ce jour-là des armées qui symbolisent l’oppression des peuples », renchérit Elois Anguimate, professeur de philosophie et opposant centrafricain.

« L’ASSUMER ENSEMBLE, SANS COMPLEXE ET SANS ARRIÈRE-PENSÉES »

En réponse à ces critiques, Nicolas Sarkozy a longuement plaidé la « spécificité » des liens franco-africains. « Je sais bien tout ce que la notion de ‘relations privilégiées’, de ‘relations spéciales’, charrie de soupçons et fantasmes […], mais le moment est venu de l’assumer ensemble, sans complexe et sans arrière-pensées », a-t-il jugé.

Dans ce « passé tumultueux », il a évoqué la « dette » de la France envers les pays africains, « où commença de briller voici soixante-dix ans la flamme de la France libre et dont les fils ont versé leur sang pour libérer la France ».

Conformément à l’arrêt rendu par le Conseil constitutionnel le 28 mai dernier, le chef de l’Etat en a profité pour annoncer l’alignement des pensions de tous les anciens combattants résidant à l’étranger, quelle que soit leur nationalité.
lemonde.fr

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