e calendrier établi par le Président Wade pour faire coïncider la signature de nouveaux accords de défense avec la France et la célébration du Cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal risque de ne pas être respecté, si l’on en croit des sources diplomatiques. Pourtant, Ahmadou Bamba Ndiaye, le porte-parole du président de la République, avait soutenu dans le courant du mois de février que «les accords de retrait des troupes françaises» seront signés avant la date anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale.
«Nous ne nous sentons pas liés par l’imminence d’une signature. La France prendra le temps qu’il faut pour cela. Il n’y a rien qui urge…», a ajouté notre source qui révèle, par ailleurs, qu’en dehors des sites très connus, l’armée française dispose de «trente emprises» sur le territoire sénégalais.
Ce serait un désaveu pour Me Wade qui veut à tout prix récupérer tous les symbolismes liés au Cinquantenaire de l’indépendance, l’inauguration du Monument de la renaissance africaine étant déjà partie pour être celle de toutes les polémiques.
Les nouveaux axes de la coopération en matière de défense entre les deux pays prévoient, notamment, le départ des unités de l’Armée française basées au Sénégal, le 23e Bima et le Da 160, en particulier. Pour justifier le départ des troupes françaises, le Président Wade avait soutenu qu’un pays comme le Sénégal n’a plus besoin du parapluie militaire de l’ancienne puissance colonisatrice : «Il y a des gouvernements en Afrique qui ont besoin d’avoir des accords visibles avec des puissances extérieures, parce que cela dissuade. Le jour où certaines oppositions comprendront qu’en fonçant sur certains gouvernements, rien ne viendra de l’extérieur, on s’engage dans la déstabilisation.»
Il s’empressera d’ajouter : «Ce genre d’accords, je n’en ai que faire. Et je l’ai dit au Président Sarkozy. Cela ne m’intéresse pas. Moi, je ne risque pas de coup d’Etat militaire au Sénégal. Je dors tranquillement. Il n’y en a pas, il n’y en a jamais eu et il n’y en aura pas au Sénégal.»
Annoncée par Nicolas Sarkozy, au Cap, en février 2008, la réforme des accords de défense ont fait naître des appétits fonciers exacerbés par la rareté de la «ressource» dans la région de Dakar. Ainsi, Me Wade a très vite pris les devants en annonçant que le site de Bel-Air, qui abrite actuellement des troupes d’infanterie de marine, ferait l’affaire pour la construction d’une résidence secondaire pour le chef de l’Etat, «Popenguine étant éloigné de Dakar…».
Ce départ ne le sera que de nom dans les faits. Des unités resteront prépositionnées dans la capitale, Dakar.
lobs.sn
DELAI DE DEPART DES MILITAIRES FRANÇAIS DU SENEGAL : NICOLAS SARKOZY TACLE ME WADE
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