Sa petite taille ne fait pas de lui un homme anormal. Il se veut un homme comme tous les autres. Demba Bâ alias Kouss est un artiste comédien rappeur qui ne se prend pas la tête dans les détails. Ne considérant pas sa taille comme un handicap, Kouss vit sa vie de la manière la plus normale. Marié avec une belle et élancée «Yaye Fall» et père de trois petites filles, Demba déplore l’indifférence de ses camarades artistes à son égard. Après avoir disparu de la scène pendant un bon bout de temps, Demba a fait son come-back avec la série «Kooru Kouss» diffusée tous les jours sur la Rts1. Trouvé à Yoff avec sa petite famille, Kouss ouvre son album souvenirs à Walf Grand-Place. Sa carrière d’artiste, ses relations avec les gens du milieu, sa vie de famille… Kouss dit tout.
Si on vous demande de vous présenter à nos lecteurs, vous diriez quoi ?
Demba Bâ : Je suis Demba Bâ artiste comédien et rappeur. Je fais du tout sauf mendier ou voler. Je suis originaire de Kidira. Mais je suis à Rebeuss où j’ai également grandi.
Pouvez-vous nous retracer votre carrière artiste ?
La première personne qui m’a offert un travail, c’est un copain du nom de Mouhamed qui, malheureusement, n’est plus. Je me déguisais en Père Noël à Gentina, à Albert Sarraut. C’est par la suite que je suis entré dans le rap. Je suis rappeur et le premier au Sénégal. J’ai sorti un tube, Ku Bëg Bëgnaa Jox ko, en 1992. Mais avant cela, un ami m’avait offert un travail et je me déguisais en Père Noël. Depuis lors, j’évolue dans le rap et le cinéma. En 2006, j’ai encore sorti un single intitulé Come Back.
Dans ma carrière artistique, j’ai débuté avec la musique, notamment le rap en 1980. C’est ensuite que je suis entré dans le milieu du cinéma en 1983. Cet art m’a permis de côtoyer de grands hommes comme Moussa Sène Absa, Mame Betty, Sembène Ousmane… Ce sont ces hommes qui m’ont donné le courage de continuer dans le milieu du cinéma. Mais au début, je m’amusais à faire du rap avec certains de mes amis. À cette époque, on enregistrait nos voix avec un magnétophone. Par la suite, j’ai fait une carrière solo. Dans le rap aussi, j’ai eu l’appui de mes pères comme Doudou Ndiaye Ross. C’est la première personne qui m’a accompagné dans un de mes morceaux avec ses Sabars et à m’encourager. Il saura vous le dire.
C’est surtout dans le téléfilm Fatou, la Bonne Particulière, que vous avez tapé dans l’œil des Sénégalais. Parlez-nous un peu de cette production?
Pour le téléfilm Fatou, la Bonne Particulière, j’ai été contacté par Awa Sène Sarr par le biais de mon manager. C’est après négociations que j’ai accepté mon rôle. Certes, je n’ai pas fait l’école française, mais ils m’ont aidé à bien jouer mon rôle en français. Et je n’ai pas eu de difficultés par rapport à ce téléfilm.
On ne vous avait plus revu sur le petit écran. Pourquoi aviez-vous disparu de la scène ?
C’est parce que dans cette vie, si vous n’avez pas de moyens, on vous sous-estime. Vous faites des affaires que vous proposez et on jette tout à la poubelle pour mettre à la place des gens qui… Avec cela, je ne peux pas aller de l’avant ni continuer à être au-devant de la scène. En 1998, je suis allé en Côte d’Ivoire pour représenter le Sénégal avec le film de Moussa Sène Absa, Roubeba. Mais depuis lors, on se ne soucie pas de mois parce que je n’ai pas de moyens. Depuis que mon manager est décédé, personne ne se soucie de moi. Je suis fatigué et laissé à moi-même malgré les nombreux films que j’ai faits.
Demba commence à prendre de l’âge. Peut-on connaître votre âge exact ?
Demba Du mag (Hésitations). Je suis né en 1971, j’ai 41 ans pour ceux qui ne le savent pas.
Parlons un peu de votre vie de famille. Etes-vous marié ?
Oui, je suis marié et père de trois petites filles.
Votre femme a-t-elle la même taille que vous ?
Non, ma femme a une taille normale. Et je mène une vie normale. Je vis tranquillement avec ma femme, je n’envie personne. Sama Jabar ku bax la. Si toutes les femmes étaient comme elle, je pense que Jigéen bu ci am jëkër bo dewé dem ajana, sama jabar ajanam da taxaw ci kaw suuf. Je ne veux même pas la montrer au grand public, je veux toujours que ça soit une surprise pour les gens. Si vous sortez dans la rue et que vous dites que Kouss a une femme, cela étonne plus d’un. Mais ma femme est un exemple, jambar la, ndanaane la, elle est sociable.
Comment avez connu votre femme?
On habitait dans le même quartier. Je l’ai vue grandir. Et je peux dire que j’ai participé à son éducation. On m’appelait toujours lorsqu’elle faisait des bêtises ou lorsqu’elle ne voulait pas prendre son bain. On n’est pas parent, mais mako yar, c’est moi qui l’ai éduquée.
Vous ne tarissez pas d’éloges à l’endroit de votre femme. Est-ce à dire que Kouss ne drague plus ?
Non Kouss guel yeko fan, ce sont les filles qui sont sous le charme de Kouss. Parfois, je suis obligé d’éteindre mon téléphone, mais sama jabar bi dumako wecco ak Kène, je n’échangerai ma femme avec aucune autre fille. Les filles ne laissent personne indifférent, mais man dinanuma bayi ak sama Yaye Fall bi. J’aime ma femme, on a fait dix ans de mariage et elle n’a jamais demandé le divorce malgré les commérages. Quelquefois man kaccor bi may tangal (parfois c’est moi qui déconne), mais elle n’a jamais désisté. Je ne l’ai jamais trompé et je ne pense pas le faire un jour. Elle n’écoute pas les mauvaises langues et si elle sort de la maison, c’est pour aller au marché.
Etes-vous le seul à avoir cette taille dans votre famille ?
Oui, je suis le seul à avoir cette taille dans ma famille. J’ai des frères et des sœurs normaux. Par contre, tous mes enfants ont la même taille que moi.
Avez-vous fait des études ?
J’ai fait l’école coranique, j’ai appris jusqu’à la sourate Yassin. Je ne suis pas allé plus loin dans les études coraniques à cause des navétanes. J’aimais trop aller au stade suivre les matches de mon quartier.
En dehors du théâtre, c’est quoi votre occupation ?
Toute ma vie, c’est l’art. Et à part, le cinéma et le rap, je ne fais rien. J’ai des amis qui m’aident par leurs conseils, mais aussi financièrement. L’art ne nourrit pas son homme. Et depuis Abdou Diouf, je tente d’avoir des audiences, mais c’est toujours sans suite. Et je profite de l’occasion pour solliciter une audience auprès du ministre de la Culture, Youssou Ndour. Je veux que le président de la République sache que je suis un artiste sans métier, j’ai une famille que je dois entretenir. J’ai des enfants qui vont à l’école et je veux leur offrir une éducation d’excellence. Je suis sans travail et je gère mon loyer et ma famille. Vous voyez, c’est dur. Je ne veux même pas sortir car les gens me confondent toujours à un mendiant, ce qui me fait très mal. Je veux que le président de la République m’offre une maison ou une voiture, taxi sax baxna. J’ai une dette de 1 million à l’hôpital Principal suite à l’hospitalisation et à la prise en charge des frais médicaux de mon fils qui est décédé.
Quel sport aimez-vous pratiquer ?
Je fais des pompes chaque matin. Je m’entraîne, mais je ne dépasse pas la porte de ma chambre, duma passé fi. Je fais jusqu’à 50 à 100 pompes. Après, je prends un bon bain.
(Source : Walf Grand-Place)