«L’Assemblée nationale n’est pas une sinécure ; on y discute de ce qui est existentiel pour les populations». Telle est la conviction du désormais Honorable député Demba Diop «Diopsy». Il a, en substance, déclaré que c’est aux députés d’adopter la posture qui réhabilite l’image de l’Institution. entretien…
Suite aux résultats qui ont sanctionné votre campagne pour les législatives, quel(s) sentiment(s) vous anime(nt) ?
Un sentiment de satisfaction et de déception. Parce que nous n’avons pas atteint les objectifs qu’on s’était fixé pour ces législatives. Ce n’est pas du fait de notre campagne, mais c’est lié à la compréhension que les gens ont de nous et aux problèmes que nous avions rencontrés durant le vote. Il y a eu beaucoup de bureaux de vote où nous notre bulletin était absent. C’était le cas dans le département de Thiès, Tivaouane, Louga, Saint-Louis… Il y a des bureaux où nous avions été représentés par d’autres partis. C’est le cas à Khombole où Serigne Mbacké Ndiaye (du Pds, ndlr) est intervenu pour exiger la présence de notre bulletin.
Selon vos projections, combien de députés espériez-vous ?
Nous avions pensé avoir sept ou huit députés. Nous espérions également remporter au moins un département.
Quelle sera votre posture à l’Assemblée ?
Mon discours sera le discours de toutes les personnes qui étaient avec moi. Ce sera un discours de vérité. Je connais les gens avec qui j’étais. Je vais défendre les positions du mouvement et de tous ceux qui étaient avec moi. Que ce soit sur la formation professionnelle, sur la santé, sur l’emploi des jeunes, etc. On a des idées claires sur l’ensemble des questions essentielles. Une chose est claire, c’est que la Convergence patriotique pour la justice et l’équité (Cpje, ndlr) a toujours été du côté des populations. Le fait d’avoir un seul député ne signifie rien au fond ; l’important c’est le discours à tenir, les positions à défendre et les arguments à mettre en avant.
L’Assemblée nationale sénégalaise ne jouit pas tellement de la considération des populations ; allez-vous proposer des réformes internes dans le sens d’inverser la tendance ?
Absolument ! D’abord, il faudra que les travaux en commission soient retransmis à la télévision. Les plénières donnent simplement l’occasion aux uns et aux autres de faire du cinéma. Il faut que les gens sachent que dans telle commission, telle ou telle chose a été faite. Je vais donc demander à ce qu’on retransmette en direct les travaux en commissions plutôt que les plénières. Cela dit, j’avais demandé qu’on change le règlement intérieur. Il y a trop de députés qui vivent sur le dos du peuple ; ils sont toujours aux abonnés absents avec tous les privilèges qu’ils ont. Il faudra faut qu’on stipule dans le règlement intérieur de l’Assemblée que tout député qui sera absent trois fois de suite sans motif valable soit considéré comme démissionnaire. Les gens doivent savoir qu’ils ont l’obligation de défendre les populations.
Il y a eu un fort taux d’abstention à ces législatives-ci. Quelle(s) réflexion(s) cela vous inspire ?
L’écrasante majorité de la population ignore l’importance des législatives. Il y a donc un travail d’explication et cela relève en partie de la responsabilité de l’Etat. Il y a aussi ceci d’important : les députés devraient eux-mêmes réhabiliter l’image de l’Assemblée nationale par leur tenue dans l’hémicycle. L’Assemblée n’est pas une sinécure ou un lieu pour faire la sieste. On y discute de ce qui est existentiel pour les populations ; or s’il s’y développent des pratiques aux antipodes de ce que les Sénégalais sont en droit de s’attendre, il est évident qu’il naîtra forcément un sentiment d’aversion. Et c’est cela qui s’est passé depuis des années. Notre pays gagne de plus en plus en maturité démocratique, il faut donc une Assemblée de rupture pour accompagner la dynamique.
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