Dépénalisation de l’homosexualité, CREI… l’homme a abandonné le combat. Par Fatou Touré

Hissène Habré est le « bourreau  du continent ». Il faut Le juger et jeter en prison. Le verdict est sans appel.  Le juge s’appelle Sidiki Kaba. Le nouveau ministre de la justice continue son combat contre l’ancien président Tchadien. Plus de dix années d’échec, il le traquait au nom des « victimes » de son régime.

Enfin le jour est arrivé ! Sa nomination tombe  comme une bénédiction. Une belle occasion lui est offerte par le président de la république pour achever  celui que le regretté juge, Kéba Mbaye, appelait « défenseur de la dignité de l’homme africain ».

L’arrivée de cet avocat à la tête de la justice sénégalaise « est une honte ». Ce n’est pas Oumar Sarr du PDS qui le dit. Mais un conseiller du président de la république, le maoïste, Malick Ndiaye. Il a raison. Mais il a tort de faire croire que le président  Macky Sall a été « abusé ».  Macky sall sait bien ce qu’il fait. Il suit un agenda fixé par des impérialistes occidentaux qui cherchent à tout prix à couper la tête de l’homme qui défendait les intérêts de son pays face aux prétentions néocoloniales occidentales.

Macky Sall a besoin des personnes pour exécuter la vilaine tâche : organiser un  procès tendancieux et inéquitable pour condamner  Habré. Me Sidiki Kaba semble être la personne la plus indiquée. Parce qu’il a déjà choisi son camp. Tout son discours a été de diaboliser le président Habré. Il a promis aux occidentaux, qui financent ses activités dans cette affaire, d’arracher Habré aux mains de sa famille et le mettre en prison.

Certes, l’homme peut être « brillant ». Mais il tout sauf un engagé, un militant. En faisant un virage de trois cent degré sur la dépénalisation de l’homosexualité, il a prouvé à la face du monde entier qu’il n’avait aucune conviction. Il s’est renié. Il s’est dédit. Bref il a mangé son chapeau. Il a non seulement trahi les organisations des droits de l’homme, mais jeter le discrédit sur elles.

Sans nul doute, ce revirement spectaculaire, en si peu de temps lui a été imposé par le président et sa première ministre. Mais cela ne l’exonère pas de critique.

Comment cet homme très impliqué dans la lutte contre Habré peut organiser un procès sans parti pris ?    Comment cet homme qui  rêve que de faire tomber un ancien président africain  détesté par des puissances occidentales, pour afin recevoir leurs éloges et leurs distinctions peuvent laisser les juges chargés de ce dossier travailler en toute impartialité et neutralité ?  Pour question de dignité et de justice, il aurait pu décliner l’offre du président de la république pour empêcher un conflit d’intérêt. Oui il y en a dans cette affaire contrairement à ce que Latif Coulibaly conteste, ancien souteneur  acharné de Habré.  Mais le premier responsable c’est Macky Sall. Son obsession à faire la coquette aux argentiers impérialistes l’a amené aujourd’hui à livrer Habré. Abdou Diouf n’y a  jamais pensé. Wade n’ jamais osé.

Tout cela renforce l’idée que ces détracteurs ont de lui : le président qui défend les intérêts des puissances occidentales.

Autre chose qui accable, Sidiki KABA, c’est la « traque des biens mal acquis ». Un dossier que l’actuelle première ministre avait fait son cheval de bataille  en tant que ministre de justice. En récusant la CREI et en se portant conseil de l’homme d’affaires Bibo Bourgi accusé de « complicité d’enrichissement illicite », Sidiki Kaba est plus qu’un avocat mais un opposant face à une institution mise en place par l’Etat du Sénégal. Raison évidente de ne pas lui faire un ministre.

Contre vents et marrées, il s’est maintenu à son poste de ministre de justice. En attendant il fait l’objet d’une surveillance accrue de la part des observateurs politiques.